Carnet rose à la Vallée des singes

[Philippe]

De l’atèle à face rouge aux jumeaux tamarins, passage en revue des naissances.

Carnet rose dans la Vallée des singes, le parc animalier de Romagne, dans la Vienne. Huit naissances ont été célébrées au cours des quatre premiers mois de l'année, « signe que les animaux se portent bien dans le parc du Poitou », indique la direction. Autant de nouveau-nés « très importants pour les programmes européens d'élevage auxquels contribue la Vallée des singes. Chaque année, le parc enregistre entre 30 et 35 naissances. » Il compte plus de 500 bébés depuis son ouverture, en 1998.

Commençons par le bébé atèle à face rouge, le troisième à voir le jour au sein du groupe reproducteur du parc zoologique. Une naissance jugée « rare en Europe et très importante pour son espèce ». À noter que la mère est « issue du milieu naturel, en provenance d'une saisie chez un particulier », gage de diversité génétique au sein d'une population captive.

Sexe indéterminé

Du côté des singes titis, l'émulation règne : les trois couples reproducteurs du parc ont eu un bébé coup sur coup, les 15 et 18 mars et le 7 avril. La Vallée des singes se prévaut d'être le premier parc animalier français à présenter l'espèce et soutient un projet de conservation au Pérou par l'intermédiaire d'une association, le Conservatoire pour la protection des primates. Il est à noter que, chez les titis, « le couple des parents est fidèle à vie, et le père est exemplaire dans la prise en charge de l'éducation des jeunes », indique le parc. « Il fait preuve de beaucoup de patience et d'attentions », est-il précisé.

Elle aussi issue d'une saisie chez un particulier, Claudia, une femelle tamarin à mains rousses confiée l'an dernier au parc, a donné naissance à des jumeaux, lesquels pesaient seulement 30 grammes à leur naissance. Le père prend aussi son rôle à cœur. C'est lui qui transporte « le plus souvent » les bébés, la mère « n'étant jamais très loin », souligne le parc.

Passons aux lémurs noirs, nouveaux venus au parc. Le premier bébé n'a guère tardé : il est né le 15 avril. Particularité de l'espèce, tout comme le maki couronné, « le sexe de ce petit n'est pas encore connu ». « Tous les bébés naissent noirs. Le dimorphisme sexuel chez cette espèce apparaît lorsque le jeune grandit. » Comment les différencie-t-on ? Couleur noir et toupets noirs aux oreilles pour les mâles, couleur brune et toupets blancs pour les femelles.

Les makis couronnés, ou lémurs couronnés, c'est selon, ne sont pas en reste. Venu de Madagascar, ce primate aux grands yeux globuleux serait « extrêmement » menacé, non seulement parce que son habitat naturel, la forêt, disparaît, mais aussi à cause de sa viande. Seuls une quarantaine de makis couronnés sont captifs dans les parcs européens.
Rendons grâce à Andromède, la femelle de la Vallée des singes qui a donné naissance à son deuxième petit pas plus tard que le 13 avril. « Femelle dominante » au sein du couple et de l'ensemble du groupe des lémuriens, Andromède « continue à diriger » les siens, « son bébé accroché à elle », loue le parc. Là aussi, le sexe reste indéterminé. « Tous les bébés makis couronnés sont gris à la naissance. Si c'est une femelle, le bébé restera gris. Si c'est un mâle, il prendra la couleur orangée avec une couronne noire sur la tête. » À l'instar de son frère, né en 2013.

Source : Sud-Ouest.