Des Boulonnais aident un cirque attaqué par des amis des animaux en Irlande
Des artistes d’un cirque allemand ont été agressés en Irlande. Leur faute : avoir mis en scène des éléphants, une pratique interdite dans les foires irlandaises. En manque d’argent et bloquée administrativement, la troupe a bénéficié du soutien de l’association boulonnaise Nord Circus.
Noé sauvé du déluge. En version contemporaine. À la fin du mois de mars, le cirque allemand Belly Wien, installé à Dublin, en Irlande, a subi les foudres d’associations puis d’individus présentés outre-Manche comme des « hooligans » (lire aussi ci-dessous).
La troupe germanique, agressée, a alors lancé un appel de détresse sur le continent. Via l’European Circus, un festival de grande renommée qui se tient à Liège, en Belgique. C’est là qu’intervient Jacky Lebas, président de l’association boulonnaise Nord Circus : « Le mardi 5 avril, je dînais aux Trois Cochons (le restaurant du cirque Gruss, dont le chapiteau était dressé à Boulogne, ndlr) et un ami d’European Circus me parle de ça. En une nuit, on a tout planifié pour sauver le Belly Wien. »
Débarquement à Cherbourg
Les forces se mutualisent, notamment pour trouver du carburant et du foin en grande quantité. Il faut déplacer les trente semi-remorques du cirque allemand et nourrir la ménagerie : trois éléphants, quinze chameaux, une vingtaine d’animaux exotiques et quarante chevaux. Il s’agit aussi de gérer les démarches administratives, en Grande-Bretagne et en France, avec les douanes.
Les efforts aboutissent le 11 avril, lorsque le Belly Wien débarque du ferry à Cherbourg (dans la Manche).
« Le maire de Periers (à 70 km de Cherbourg, ndlr), qui connaissait l’histoire, a proposé à tout le monde de se reposer dans sa ville. Puis il s’est dit qu’il fallait profiter des spectacles. Nous sommes restés dix jours, pour trois représentations. Ils ont vendu 2 400 tickets, dans une ville qui fait un peu plus de 2 000 habitants ! »
Après un passage dans un autre village, les artistes s’arrêtent ce week-end à Saint-Lô. Ils prévoient d’avoir récolté assez d’argent pour rentrer en Allemagne. En passant à Boulogne ? « Il y a déjà Bouglione le 15 juin, je ne voulais pas lui faire de l’ombre avec un autre cirque un mois avant », confesse Jacky Lebas, Noé du Boulonnais.
Source : http://www.lavoixdunord.fr