Animaux d'origine inconnue : le taxidermiste relaxé !

Animaux d'origine inconnue : le taxidermiste relaxé !

Messagepar Philippe » Mardi 29 Novembre 2016 11:52

Tribunal de Cambrai (Nord) : le taxidermiste ne pouvait pas justifier la détention de certains animaux

Tigre, gibbon, iguane, martin-pêcheur… Autant d’espèces protégées retrouvées dans la boutique d’un taxidermiste. Problème, leur acquisition remonte à plusieurs dizaines d’années.

« C’est une procédure assez originale que je n’avais jamais vue jusqu’à présent », a prévenu d’emblée la présidente du tribunal. Taxidermiste reconnu dans le département du ?ord depuis qu’il a repris le commerce de son père en 1988, cet homme de 69 ans, ne s’attendait pas à comparaître devant le tribunal. Qui plus est pour des animaux empaillés qui se trouvaient dans sa boutique « à titre décoratif » depuis plus de 30 ans et dont il est, par conséquent, bien difficile de dater précisément l’acquisition.
« Le tigre est un bien familial que j’ai hérité de mon père. D’autres animaux, comme l’iguane, m’ont été donnés par leurs propriétaires, mais je ne peux pas fournir de documents… », a expliqué l’homme à la barre. Les singes et le ara auraient, quant à eux, été apportés à la suite d’un incendie au zoo d’Estourmel, il y a de cela… une bonne quarantaine d’années, bien avant toute législation existant dans ce domaine. « C’est le directeur du zoo, aujourd’hui décédé, qui était venu me les apporter pour voir si je pouvais en faire quelque chose », se souvient le prévenu.

S’ajoutent à la liste des oiseaux trouvés durant la perquisition, non pas dans le local commercial, mais dans le congélateur de l’appartement du taxidermiste. Le tribunal a néanmoins estimé que les volatiles, trouvés lors de parties de pêche, de promenades en forêt ou sur les routes, ne sont pas concernés par le chef d’inculpation, car n’étant pas destinés à des fins commerciales et ayant été trouvé dans l’appartement privé du taxidermiste. « Les oiseaux étaient dans mon congélateur depuis vingt ans. Je les ai gardés, mais sans volonté de les utiliser », assure ce dernier.

Quant aux autres animaux, classés espèces protégées, le substitut du procureur Simon Lanes a reconnu que le tribunal n’était pas « en mesure de démontrer qu’il y a eu destruction et naturalisation d’animaux protégés ». N’en déplaise à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage qui a monté le dossier contre le taxidermiste à la suite d’un contrôle et à la Ligue de protection des oiseaux qui a tenté de semer le doute quant aux réelles intentions du suspect.

« Ce n’est pas à lui d’administrer la preuve. (…) C’est choquant de le voir comparaître, lui qui travaille depuis plus de 40 ans et qui est en emploi retraite actuellement », a plaidé avec force conviction son avocate Me Potel, avant de conclure que le dossier était peu étayé. Un avis partagé par le tribunal qui a relaxé le suspect.
Source : La Voix du Nord.
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