Démolition sans permis au zoo
Hier, les enclos des lémurs et des chimpanzés ont été la cible des bulldozers.
Le Soleil, Steve Deschênes
Un entrepreneur a commencé à démolir des édifices du défunt zoo de Québec, et ce, même si l’arrondissement Charlesbourg n’a délivré aucun permis de démolition à la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) pour la réalisation de cette besogne.
Hier, les enclos qui accueillaient les lémurs et les chimpanzés ont été la cible des bulldozers. Au cours de la journée d’hier, des employés de l’arrondissement ont appris que cette démolition était en cours.
«J’ai envoyé un inspecteur au zoo et nous avons immédiatement ordonné l’arrêt des travaux, explique Pierre Hotte, directeur de la gestion du territoire à l’arrondissement Charlesbourg. La SEPAQ nous a depuis fait parvenir ses demandes pour obtenir ces permis, que nous devrions lui remettre au cours des prochains jours, et peut-être même aujourd’hui ou demain.»
M. Hotte avance que la SEPAQ ne recevra aucune sanction pour cette bourde administrative. «Les travaux qu’ils réalisent sont tout à fait légaux et peuvent être complétés», explique le directeur.
Du côté de la SEPAQ, on avance qu’une «erreur d’interprétation» a provoqué tout cet imbroglio.
«Quand nous avons présenté nos plans de démolition à la Ville de Québec, nous ne pensions pas que nous avions besoin de permis de démolition pour mettre ces habitacles au sol, soumet Élaine Ayotte, porte-parole de la SEPAQ. Notre interprétation était que ces enclos à chimpanzés et à lémurs n’étaient pas vraiment des bâtiments au sens des réglements. Il s’agit tout simplement d’une erreur d’interprétation de notre part.»
Mme Ayotte indique que la volière africaine devrait connaître le même sort que l’enclos des chimpanzés et des lémures au cours des prochains jours — si le travail n’a pas déjà été fait. Les autres édifices demeureront intacts.
«Ces enclos et la volière africaine ne peuvent servir que pour un zoo, et nous n’avons toujours pas reçu d’offres sérieuses afin de repartir un zoo à cet endroit, signale-t-elle. Dans ces conditions, nous avons décidé de démolir ces enclos. Par contre, les autres édifices qui se trouvent sur le terrain du zoo ne devraient pas être démolis, parce qu’ils pourraient servir à d’autres usages au cours des prochaines années.»
Avec le départ des chimpanzés cette semaine, il ne reste que 80 animaux sur les lieux, dont des ours polaires, des flamants roses, une loutre et des oiseaux.
«Secrètement»
Francine Vachon, la porte-parole de SOS Zoo, une organisation qui espère redonner vie au zoo de Québec, ne croit pas une seconde à cette explication de la SEPAQ pour l’oubli du permis de démolition.
«La SEPAQ agit de façon vicieuse dans cette affaire, fustige-t-elle. Elle a tenté de démolir secrètement et c’est uniquement pour cette raison qu’elle n’a pas demandé les permis. La SEPAQ fait tout pour décourager les gens qui veulent faire repartir un zoo, mais nous ne lâcherons pas!»
