Kiwi, star du film planétaire « L’Ours », est derrière les grilles du parc zoologique de Fort-Mardyck depuis plus de dix ans. L’association Cause Animale réclame sa mise en liberté à travers plusieurs manifestations, sans se rendre compte des conséquences pour l’animal et en négligeant la loi.
Pourquoi Kiwi est au parc zoologique de Fort-Mardyck
Après le tournage du film « L’Ours » de Jean-Jacques Annaud en 1988, la quinzaine d’oursons qui ont ravi des millions de téléspectateurs dans le monde ont été placés dans des parcs zoologiques.
Il n’y avait pas d’alternative à ce type de « placement » pour garantir la survie des animaux, nés en captivité et élevés au biberon par l’homme. Après un passage à Bordeaux Pessac, Kiwi est arrivée à Fort-Mardyck en mars 2005, flanquée de son compagnon, Dominique. Kiwi a aujourd’hui 27 ans et Dominique 18.
Pourquoi Cause Animale réclame sa « libération »
L’association, avec un brin de démagogie, dénonce « 27 ans de misère, de souffrance à croupir au fond de sa cellule alors que le film a permis à ses protagonistes de se faire 31 millions de dollars uniquement aux États-Unis ». Cause Animale voudrait ques les ours de Fort-Mardyck soient confiés à une réserve naturelle. Les contacts pris avec la Roumanie et la Croatie ont été sans réponses.
En voulant attirer l’attention du grand public, Cause Animale a fait de Kiwi l’icône de son combat : « Kiwi n’est pas un cas unique, juste le symbole de millions d’animaux vivant dans les zoos, ces camps de concentration où un public cupide, avide de pouvoir, se rend le week-end pour se distraire. Le public a adulé Kiwi dans le film, nous comptons sur son soutien pour sa libération. » Trois manifestations se dérouleront avant la fin du mois : deux place de la République à Paris les samedis 12 et 19 septembre ; et un happening le mercredi 23 place Jean-Bart à Dunkerque.
Pourquoi il n’est pas possible de la libérer
La loi interdit formellement de transférer dans une réserve un animal qui a vécu (et grandi) dans un parc zoologique.
Et l’animal ne le supporterait sans doute pas, comme l’explique Virginie Rodier, responsable animalière et vétérinaire du parc de Fort-Mardyck : « Si on remettait Kiwi et Dominique dans la vraie vie, ils seraient incapables de subvenir seuls à leurs besoins. Élevés par l’homme pour les besoins du film, leur premier réflexe serait de se rapprocher de l’homme pour se nourrir. Kiwi et Dominique sont nés en captivité, ils n’ont pas été arrachés à leur milieu naturel. Les libérer serait les condamner. »
Et à 27 ans, l’ourse star des écrans est, selon Virginie Rodier, « une petite mamie qui va tranquillement vers sa fin de vie, avec ses problèmes d’ourse âgée, notamment au niveau dentaire ».
Source : Nord Eclair.