Parc animalier d’Ecouves : des projets pour dix ans
Le parc animalier d’Ecouves a 10 ans. Rencontre avec Vincent Chauvin, son créateur, un homme quasi « naturalisé » sur place.
Questions au créateur du parc animalier d’Ecouves, Vincent Chauvin qui a des idées pour… dix ans.
Comment est né ce parc ?
Vincent Chauvin : « Je n’ai pas de souvenir de balade dans des parcs zoologiques mais j’aime les animaux depuis tout petit. Il y avait comme une petite ménagerie à la maison. »
Et ensuite ?
« Lorsque je préparais un BTS commerce, j’ai proposé un projet de structure ouverte au public, accueillant des animaux, avec un côté conservatoire. Mais j’ai abandonné cette option. »
Ce fut un parcours du combattant ?
« C’est une activité très particulière et cela n’a pas toujours été simple, surtout au niveau des autorisations. La France a sa propre réglementation : il faut notamment l’aval de ses pairs. »
« On s’est construit »
Quel souvenir conservez-vous de l’ouverture en août 2006 ?
« Une ouverture à l’arrache, le 1er août… car on n’ouvre pas l’hiver. »
Quel était alors le visage du parc ?
« Il n’y avait que des animaux domestiques. Tout et n’importe quoi. »
Votre état d’esprit alors ?
« On ne savait pas où on allait. Mais il y avait la volonté d’entreprendre. On s’est construit. »
Et le parc en 2016 ?
« Avec presque 400 animaux, c’est une belle petite structure. On est dans le bon sens. »
Même la nuit
Cela vous occupe combien d’heures par semaine ?
« Disons… 24 heures multipliées par sept jours. J’en rêve la nuit. Je suis toujours branché. »
Votre journée type ?
« Hier, j’étais 12 heures dans le parc. Aujourd’hui, seulement deux à trois heures. Je m’occupe de compta, de communication, de gestion de stagiaires, d’administration. »
Vous employez combien de personnes ?
« Deux salariés en contrat de professionnalisation, des stagiaires, et ma compagne donne un coup de main. »
Combien de visiteurs en 2015 ?
« 30 000. Un chiffre toujours en augmentation. Et je n’ai pas envie que ça s’arrête. »
Le cap des 5 ans
En dix ans, vous avez douté ?
« Vers la cinquième année, ça donnait des signes de stagnation. Mais avec l’arrivée de ma compagne Charline, nous avons franchi un cap. Nos confrontations ont apporté quelque chose.
Et puis je vais avoir 35 ans, le temps de la sérénité. »
On gagne bien sa vie ?
« Le parc, c’est ma vie, je loge sur place. Tout est intégré. »
Des animaux qui vous ont marqué ?
« Les chameaux. Et les rennes, que nous n’avons plus : le mâle est mort d’un AVC. Ici, le climat est trop doux et trop humide. »
Des anecdotes ?
« Un stagiaire a failli se faire tirer dessus par un chasseur. Un kangourou wallaby s’est échappé. Et puis il y a les naissances, des moments chouettes à vivre. »
Les nouveautés 2016 ?
« Une volière avec des perroquets sud-américains, des grues du Japon et, très prochainement, des nandous, cousins de l’autruche. »
Et pour les années à venir ?
« En 2017, des émeus et des cacatoès. En 2018, des grues demoiselles et des chiens viverrins. En 2019, des autruches et des perroquets gris du Gabon. »
Et après ?
« Des porcs-épics, des suricates… »
Pas de second site
D’où viennent vos animaux ?
« D’échanges et de dons entre parcs » (de Dunkerque à Toulouse, de Cherbourg au Var).
Vous aviez un projet de second site à Aunou-sur-Orne…
« Il ne se fera pas. Car trop coûteux : 600.000 € le foncier, sans l’investissement. Mais on souhaite s’agrandir sur place, pour continuer de se moderniser et de se professionnaliser. »
Des animaux que vous n’aurez jamais ?
« Les grands carnivores et grands herbivores comme les lions, les girafes, les rhinocéros, les mammifères marins… Pour garder l’image d’un parc à notre image : simple et familial. »
Des animaux que vous aimeriez avoir ?
« Des zèbres, et j’en aurai. »
Des lodges
D’autres projets ?
« Une partie snack-petite restauration, dès 2017. »
Quelle est la part de la boutique dans le chiffre d’affaires ?
« 10 à 15 %. »
À quand des cabanes pour dormir dans le parc ?
« Pas dans le parc mais, lorsque nous nous agrandirons, je prévois des lodges. »
Et si Vincent Chauvin était un animal, ce serait…
« Petit, je pensais au dauphin. Aujourd’hui, je ne sais pas. Je suis un peu tout. »
ource :
L'Orne Hebdo.