Toundra fixe l’intrus, les oreilles couchées. Accrochées au ventre de la maman tigre, trois petites boules de poils aux yeux mi-clos se prélassent. L’idée de les serrer dans les bras traverse l’esprit. Mais Alex, tigre de Sibérie et jeune papa de son état, veille. Il ne laissera personne s’approcher d’Amour et Nikita (les filles) ni de son héritier mâle, Yvan.
Ce qui n’était pas gagné d’avance car le géniteur peut, pour rester le chef, vouloir croquer les nouveaux nés. « On a de la chance, il est sympa, résume Philippe Cammarata, responsable animalier. Et pour les petits, on ne s’en occupe pas, on laisse la maman faire ».
Juste en face, une immense volière. Un perroquet vert accroche ses griffes au barbelé, dodeline de la tête et détaille les nouveaux venus. Philippe Cammarata approche son index, « salut Choupette ». Puis il entre dans l’antre des aras nobles, accueillis par quelques battements d’ailes affolés. Dans un nid, bien à l’abri des regards, trois petits attendent la becquée.
« Ils mangent des bébés souris »
Du côté des bébés manchots de Humboldt, papa et maman les couvent à tour de rôle. Le responsable animalier tente sa chance et entre dans l’enclos, posant prudemment le pied sur les rochers glissants. Quelques manchots tournoient dans l’eau, bienheureux, puis vont se faire sécher les plumes au soleil en se dandinant. Philippe Cammarata se penche pour gratter le cou d’un animal, qui, loin de fuir, lève le bec pour profiter de la caresse. Mais rien à faire, les parents manchots refusent obstinément de se bouger d’un centimètre pour laisser apparaître leur progéniture.
Le responsable animalier aura plus de chance avec le petit lama. « C’est bien, aujourd’hui, sa maman a pensé à le mettre à l’ombre », constate-t-il. A signaler encore, la naissance, voici deux jours, d’un bébé antilope de Lechwe.
Beaucoup moins mignons, les dix bébés boas arboricoles de Madagascar. Grégory Witz, soigneur vivarium, n’est pas de cet avis. Il avance tendrement sa main dans la cage et en ressort deux petits serpents qui tiennent dans sa paume. Déjà ils se dressent et sortent une langue fourchue. « On les nourrit entre une à trois fois par semaine de bébés souris. Regardez comme ils sont beaux, à la lumière, ils ont des reflets. » Adorables.
Paru le : 27/07/2008 dans le Républicain Lorrain
