Un pélican évadé de Pairi Daiza devient une star au lac de Louvain-la-Neuve
Avec deux autres comparses, l'oiseau migrateur a profité d'une vitre brisée dans une serre de Pairi Daiza pour se faire la malle. Depuis quelques jours, curieux et photographes affluent aux abords du lac de la ville brabançonne pour voir le volatile peu farouche.
Jean-Claude, le garde forestier de Louvain-la-Neuve n'a jamais vu ça de toute sa carrière. Il y a un pélican dans le lac de la ville depuis plusieurs jours. Le volatile au bec impressionnant n'est pas farouche. Les gens l'approchent. Surtout, les gens le prennent en photo. Comme Etienne qui a pris spécialement congé pour venir voir la nouvelle attraction de la ville et l'immortaliser. "Il se laisse photographier comme une star", s'amuse notre garde-forestier.
Ce pélican n'a pas peur des hommes
Mais d'où vient l'animal qui vit habituellement dans les pays chauds ? Est-il le signe irréfutable d'un inexorable changement climatique ? Précède-t-il la montée des eaux puis la désertification de notre Royaume ? Jean-Claude confirme que la Belgique n'est pas un lieu de passage ou de nidification des pélicans. Par ailleurs, l'animal n'a pas peur des hommes et se laisse approcher. Enfin, "il a un plumage rosé. Il est probable qu'il s'est nourri de crevettes rougeâtres qui confèrent aux flamants roses leur couleur caractéristique. Or, dans les parcs animaliers, les pélicans vivent souvent avec les flamants roses", énumère le garde forestier pour qui tous indices appuient ce qui se dit ici et là sur internet : l'oiseau est probablement un évadé de Pairi Daiza.
Dans le ciel de Gand
Nous avons appelé le parc qui a fait beaucoup parlé de lui ces derniers jours mais davantage dans le sens de la rentrée que de la sortie. On nous y a confirmé l'évasion non pas d'un mais de trois pélicans il y a quelques semaines. Un dimanche, une branche est tombée d'un arbre sur le toit vitré d'une serre que trois Pelecanus (leur nom scientifique) se sont empressés de quitter. Les animaux ont été aperçus et photographiés dans le ciel de Gand, le 7 février dernier. Nous avions d'ailleurs relayé cette observation insolite. " Cette sorte d'oiseau n'a été observée que huit fois dans notre pays. On suppose donc qu'il s'agit d'espèces en captivité qui se sont échappées ", avait alors indiqué Dominique Verbelen (Natuurpunt), sur base de données du BAHC ("Belgisch Avifaunistisch Homologatie Comité", l'équivalent flamand de la Société ornithologique AVES).
Un jour, il repartira
Depuis, pas de nouvelles. Jusqu'à ces derniers jours. Le trio s'est donc séparé. L'un des pélicans au moins a donc refranchi la frontière linguistique et s'est installé dans le Brabant wallon. Sans doute pas pour toujours. " Il va remonter vers la Hollande, il va piquer vers les Pays-Baltes pour rattraper la Mer Noire ", croit Jean-Claude. Mais c'est un animal qui vivait en captivité. " À un moment donné, son instinct naturel sera plus fort. Cela remonte du fond des âges. Je ne me fais pas de bile pour lui ", confie le garde-forestier heureux de cette présence au bord de son lac. Etienne, le photographe partage ce plaisir. " C'est un peu Pairi Daiza gratuitement ", se réjouit-il.

Photo : Etienne Detrie.
Source :
http://www.rtl.be