Le parc de la Rabière à Joué-lès-Tours aurait pu devenir un zoo. Ainsi le rêvait le propriétaire de l’époque. Son décès a enterré le projet.
Notre article sur les belles demeures jocondiennes a réveillé des images qui sommeillaient chez certains de nos lecteurs. Jean, 69 ans aujourd'hui, se souvient du parc et du château de la Rabière à la fin des années 50 : son oncle avait épousé Paule, une des filles de la famille Barris, propriétaire du domaine.
C'est ainsi qu'il a pu pénétrer à de nombreuses reprises dans cet univers étrange où René, le frère de Paule, rêvait de créer un parc zoologique. Amoureux des animaux, ce dernier fit venir, en 1959-1960, une faune africaine nombreuse et diverse à Joué-lès-Tours. Jean se rappelle les chacals, la tortue qui pesait dans les 200 kg, les singes, les antilopes… Il y avait aussi Birama et Douchka, le couple de lions, que les Jocondiens entendaient rugir à la tombée de la nuit.
Une autruche dans les rues de Joué
Les anecdotes refont surface : « Une femme de chambre avait été embauchée, se souvient Jean. Mais un matin, en faisant la chambre de René, elle est tombée sur un python. La pauvre femme s'est sauvée en hurlant et n'est jamais revenue. »
Et Belzébuth, la bien nommée, une autruche particulièrement ombrageuse : « Elle s'était sauvée de son enclos, et c'est la police qui a dû lui faire la chasse dans les rues de Joué. »
Il aurait dû, enfin, y avoir un rhinocéros, que René Barris chérissait entre tous. Las, les autorités ne lui ont jamais délivré l'autorisation de le faire venir en France, et l'affaire s'est terminée en drame.
A la mort de René, les animaux ont été dispersés. Fifi le tapir échoua au zoo de La Flèche, où Jean le retrouva quelque temps plus tard : « Quand je l'ai reconnu, j'ai appelé " Fifi, Fifi ! ". L'animal m'a reconnu, a couru vers moi, et… a pissé sur mon pantalon. »
En 1965, la Ville de Joué-lès-Tours a racheté le château, qui a brûlé deux ans plus tard, le 26 janvier 1967. En 1972, la mairie a acquis le parc. Mais le rêve d'un parc zoologique à la Rabière était déjà bien loin.
Source : La Nouvelle République du Centre-Ouest.