Le zoo et parc Val d'Hérault Nature avait ouvert ses portes en octobre 2014. L'entreprise rencontre d'importantes difficultés financières mais le zoo reste ouvert au public.
Le zoo Val d'Hérault Nature, à Saint-Thibéry, avait pris son envol il y a moins d'un an, après avoir reporté plusieurs fois son ouverture. En cessation de paiement depuis plusieurs mois - quasiment depuis l'ouverture selon nos informations - son redressement judiciaire a été déposé au tribunal de commerce de Béziers, le 22 juillet dernier.
L'entreprise emploie, aujourd'hui, une trentaine de salariés inquiets pour leur avenir. " Nombre d'entre eux présentent de sérieux symptômes de souffrance au travail, aggravés par les incertitudes accrues sur le devenir de leur emploi alors que se préparerait une grosse liste de licenciements pour tenter la poursuite d'activité ", rapporte Joan-Lois Escafit, secrétaire de l'UL CFDT des pays du Grand Biterrois.
Retards de salaires
Selon des sources proches du dossier, aux moins cinq personnes auraient lancé des procédures contre leur direction auprès des Prud'hommes. Ils déplorent " des retards de paiement de salaire, licenciements et avertissements abusifs, non-respect de fournitures professionnelles..." Et rapportent aussi d'importantes dettes contractées auprès de plusieurs fournisseurs et prestataires. Alors que le zoo Val d'Hérault est considéré comme une importante réserve génétique d'espèces menacées, la protection animalière est aussi au cœur des importants enjeux liés au dossier. " Il faut prévoir la poursuite de la prise en charge, dans des conditions décentes des animaux, qui représentent l'actif le plus valorisable de la SAS ", analyse le secrétaire CFDT.
L'entreprise poursuit ses activités
Placée sous observation, l'entreprise poursuit ses activités. Pourtant, d'après le syndicaliste, " les recettes de la saison estivale 2015 seraient à nouveau très inférieures aux prévisions, avec une fréquentation en moyenne en dessous de la moitié de ce qui était prévu dans la phase de montée en activité".
Après des débuts très difficiles, à l'automne dernier, en pleine période d'aléas climatiques, le zoo Val D'Hérault Nature, avait aussi subi d'importantes dégradations, il y a quelques semaines. Des faits de vandalisme, de vols de caisse et de disparitions de volatiles qui se seraient produits le 22 juillet. Une journée noire pour l'entreprise placée en redressement judiciaire ce jour-là.
Le jeune chef d'entreprise s'explique
Damien Lerasle, patron de Val d’Hérault Nature, reconnaît que le zoo de Saint-Thibéry est en redressement judiciaire. Sauf qu’il s’agit là, selon lui, d’une démarche volontaire, stratégique, destinée à recouvrer plus rapidement des indemnisations d’assurance liées aux aléas climatiques de l’automne 2014.
" Ce redressement est avant tout destiné à activer ces indemnisations que nous n’avons toujours pas touchées ", affirme-t-il. Des travaux auraient été nécessaires, liés à cette catastrophe naturelle, pour un montant de près de 800.000 € dont une partie pourrait ainsi être récupérée plus rapidement.
En outre, Damien Lerasle se veut optimiste. Selon lui, l’équilibre de l’entreprise serait atteint à 60.000 visiteurs par an. Or, fin août, le zoo aurait enregistré depuis le début de l’année quelque 82.000 entrées et s’apprêterait à célébrer son 100.000e visiteur au mois d’octobre.
" Aujourd’hui, nous avons une trésorerie de 6 mois ", annonce le jeune chef d’entreprise. Il tient aussi à rassurer son personnel. Assumant qu’il y aura bien une restructuration, il affirme en revanche que celle-ci pourrait se faire à géométrie constante, sans licenciement. 36 employés travaillent aujourd’hui sur le site. " Ce n’est pas un projet de licenciement, mais on en profite pour réorganiser et optimiser le fonctionnement du parc."
Au rang des doléances portées par les salariés, Damien Lerasle a, là aussi, une réponse. Selon lui, il y aurait eu un seul retard de paiement de salaire, de dix jours, en janvier 2014...
Source : Midi Libre.