Le film projeté en avant-première à Bourg-en-Bresse, en présence des réalisateurs, a notamment été tourné dans une dizaine de sites de l’Ain.
Les premiers pas d’un faon à Saint-André-de-Corcy, la forêt enneigée au Grand-Abergement, la prédation d’un lynx sur une jeune biche à Hauteville-Lompnes, l’hiver sur le plateau du Retord… Dans Les Saisons , le dernier film de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, une dizaine de sites du département de l’Ain ont servi de lieux de tournage.
Une belle complicité avec le Parc des oiseaux
L’équipe du film, venue le présenter en avant-première au cinéma l’Amphi de Bourg, en début de semaine, a dit son plaisir de retrouver l’Ain. « Nous ne venons pas ici pour une première projection par hasard. Nous sommes allés plusieurs fois dans la Dombes et avons créé une vraie collaboration et complicité avec le Parc des oiseaux. Ce fut un vrai plaisir de revenir ici et repérer les décors et y tourner », se sont réjouis tour à tour les deux réalisateurs.
Après Le Peuple migrateur et Océans , Les Saisons propose un voyage à travers le temps et l’Europe, relatant la longue et tumultueuse cohabitation entre les hommes et les animaux sauvages. Les réalisateurs ont travaillé en étroite collaboration avec le scientifique, Gilbert Cochet, Lyonnais d’origine et qui a souvent, enfant, d’un coup de vélo, fait de la Dombes son terrain de jeu préféré.
Évoquant le retour du chamois dans nos régions, du lynx, la présence du cygne sauvage qui niche en Dombes, il se veut résolument optimiste. « On a un territoire prêt à accueillir la vie sauvage. Certes, on a perdu l’abondance, la proximité, la diversité mais la nature n’a pas abdiqué ! »
Un scooter spécial pour suivre les courses folles des chevaux
Comme cela a été le cas lors de leurs deux précédents films, les deux Jacques ont fait le choix d’une hyperproximité avec la faune. Ils ont notamment construit une sorte de scooter à quatre roues, très étroit, permettant d’accompagner des courses folles de sangliers, de loups ou de chevaux sauvages.
« En forêt, à côté de Saint-André-de-Corcy, les loups se sont habitués à notre présence, de même que les chevaux sauvages. Ils acceptaient l’équipe qui courait à côté, ils ne se souciaient plus de nous. » Une liberté totale, bluffante à l’écran.
Filmer les animaux sauvages au plus près. Le pari de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud est réussi. On se surprend à sourire des « grimaces » des écureuils, on est ému de la naissance d’un faon, on s’enfonce dans son fauteuil quand deux ours se battent à grands coups de griffes. Les Saisons plongent les spectateurs au cœur des beautés de la nature et de sa faune sauvage. Le film alerte aussi sur les excès des hommes. Mais avec quelques effets parfois un peu oppressants, comme celui de se retrouver au milieu de milliers d’abeilles agonisantes ou d’observer un parallèle hasardeux entre les gaz utilisés pendant la guerre et les traitements projetés sur des arbres fruitiers… Alors, forcément, on garde un goût amer en bouche. Pas facile non plus de faire tenir « 20 000 ans d’histoire au cœur du monde sauvage » dans 1 h 30 de film. Une chronologie et un pari, un peu ambitieux.
Le chef opérateur Christophe Pottier avec Camille Gaborit, en tournage en février dernier sur le plateau d’Hauteville.
Source : Le Progrès.