Le jeudi 11 août 2016, j'ai visité avec ma famille la Réserve Zoologique de Calviac, que j'avais visitée rapidement une première fois il y a quatre ans. J'ai cette fois pu passer plus de temps à Calviac, puisque j'y ai passé 7 heures, entre 10 heures et 17 heures. Nous avons assisté à pas moins de 7 animations (gloutons, lémuriens, fossas, loups à crinière, ouistitis, tapirs, saïmiris), toutes très bien faites, et nous avons aussi discuté longuement avec le directeur, Emmanuel Mouton, très sympathique à l'image de toute son équipe. Enfin, cette visite a aussi été l'occasion pour moi de mettre des visages sur les pseudos de deux forumeurs, à savoir Raphaël et Vik'tier .
Je vais présenter un compte-rendu d'une visite classique, dans l'ordre de visite, pour les forumeurs qui ne connaissent pas la Réserve. La durée de visite classique est d'environ deux heures, mais on peut y passer beaucoup plus de temps.
La voiture garée au parking, nous pénétrons dans la Réserve et la cascade de “Sous-le-Roc” (le lieu-dit où se situe la Réserve) nous accueille. On est tout de suite saisi par le charme du lieu. La cascade se déverse dans un petit bassin où nagent deux fuligules nyroca.
Parking et entrée de la réserve
Nous laissons la volière des ibis chauves sur la gauche, nous la verrons en fin de visite. Sur la droite, se trouvent les toilettes sèches. Nous arrivons à la ferme de Sous-le-Roc. L'un des anciens bâtiment a été reconverti en accueil-boutique-café. Notons que le café, qui propose aussi une formule de restauration, sert des produits locaux de bonne qualité pour des prix très abordables: on mange mieux que dans la très grande majorité des zoos français, et pour moins cher.
Nous montons un escalier pour nous retrouver dans la zone Europe et Bassin Méditerranéen. Des panneaux indiquent quelles sont les espèces locales que l'on peut avoir la chance de croiser en liberté dans la réserve. Tout au long du parcours, des citations accompagnent les visiteurs.
Exemple de citation sur le parcours de visite
Le premier enclos que l'on peut voir est celui des sousliks. De nombreuses galeries permettent aux animaux de s'enfouir dans le sol. J'ai pu observer trois individus, mais il y en avait peut-être plus.
Enclos des sousliks
Souslik
En face, un bel enclos forestier en pente est le lieu de vie du vison d'Europe. L'animal dispose de nombreuses cachettes, et malgré mes nombreux passages tout au long de ma visite, je n'ai pas pu le voir. Derrière l'enclos de présentation, il y a le centre conservatoire du vison d'Europe. La Réserve Zoologique de Calviac participe activement à la protection de cet animal menacé, et plusieurs petits enclos invisibles du public sont réservés à cet élevage.
Enclos de présentation des visons d'Europe
La première volière pénétrante du parc est celles des chouettes effraies, les deux oiseaux disposent de cachettes en nombre, mais la taille reste assez restreinte, c'est pour moi le moins bon enclos du parc.
Nous gravissons une petite pente, et sur le côté, on peut voir l'apiscope, ou rucher pédagogique, très bien fait avec de nombreuses explications intéressantes sur la vie des abeilles.
Puis, voici le premier point de vue sur les gloutons d'Europe, qui sont hébergés dans un bel enclos forestier. Ils disposent aussi d'un second enclos invisible du public. A l'ouverture de la Réserve en 2008, Calviac était le seul parc français à présenter cette espèce, mais, à la grande satisfaction d'Emmanuel Mouton, d'autres parcs français en ont accueilli depuis (Paris, Parc Animalier d'Auvergne, Sainte-Croix, bientôt Amnéville). Néanmoins Calviac reste, à ma connaissance, le seul parc français à avoir reproduit les gloutons d'Europe. Un deuxième point de vue permet d'avoir une vue en hauteur de cet enclos.
Enclos des gloutons d'Europe
Glouton d'Europe
L'entrée de la zone Madagascar est marquée, comme pour toutes les zones, d'un joli panneau décoré du dessin d'un animal disparu du continent concerné. En l'occurence, il s'agit d'un lémurien géant.
Nous entrons dans la première volière consacrée aux lémuriens. Malgré la petite taille de la Réserve, Calviac présente une belle collection des lémuriens, avec cinq espèces. Dans cette première volière, on peut voir deux mâles lémurs cattas et trois femelles lémurs à ventre roux. La volière est de bonne taille, et abondamment végétalisée. La deuxième volière est plus petite, elle héberge un lémur vari noir et blanc. On entre ensuite dans le troisième volière à lémuriens, celle des lémurs couronnés (deux individus). La faible taille de la volière est en partie compensée par le fait que les primates ont accès au toit de leur bâtiment.
Lémurs à ventre roux
Lémurs couronnés
On ne pénètre pas dans la quatrième volière, pas très grande mais correcte, qui héberge deux frères hapalémurs du lac Alaotra, ainsi qu'un canard de Meller et une sarcelle de Bernier.
Hapalémurs du lac Alaotra
Deux enclos sur plusieurs niveaux, reliés à un bâtiment avec plusieurs loges intérieures, abritent des fossas. Jusqu'à la réouverture du Parc Zoologique de Paris, Calviac était le seul parc français à présenter des fossas, et reste le seul à avoir reproduit cette espèce, une première fois en 2011, et une seconde en 2014. Le premier enclos est le lieu de vie du mâle, le second est celui de la femelle, avec l'un de ses petits de 2014, qui devrait bientôt partir pour l'Angleterre.
Fossa de Madagascar
Nous voici à présent en Amérique du Sud, et le premier enclos est celui du couple de loups à crinière. L'enclos est bien végétalisé et dispose de différentes cachettes.
Enclos des loups à crinière
Loup à crinière
Une cabane perchée dans les arbres et un bel enclos arboré hébergent deux tamarins lions dorés et deux ouistitis à pinceaux blancs. Si les premiers sont très craintifs, et restent dans la cabane une bonne partie de la journée, les seconds, au contraire, ne se contentent pas de leur enclos, puisqu'ils sont laissé libres d'aller et venir dans tout le parc. Néanmoins, ils préférent rester dans la zone sud-américaine, et je pourrais ainsi les voir au-dessus des sakis à face blanche. Ceux-ci sont hébergés en cohabitation avec des tamarins de Goeldi dans une volière à côté de l'enclos des ouistitis.
Cabane perchée des tamarins lions dorés et des ouistitis à pinceaux blancs
Ouistiti à pinceaux blancs en liberté dans le parc, ici près des sakis.
Tamarin lion doré
Dans un enclos pourvu d'un bassin en son milieu, on peut observer deux tapirs terrestres, deux capybaras et deux kamichis à collier.
Enclos des tapirs terrestres, des capybaras et des kamichis à collier
Tapir terrestre
Capybara
Kamichi à collier
Deux enclos, ressemblant à ceux des fossas mais en plus petit, hébergent des margays, qui étaient profondément endormis dans leurs loges intérieures.
Un bel espace forestier est le lieu de vie d'un groupe de huit mâles saïmiris, appartenant à deux sous-espèces différentes. L'un d'entre eux, nommé Charnak, a trouvé un moyen de sortir de son enclos, ce que les autres ne font pas. Comme les ouistitis, il est laissé libre dans tout le parc, mais son territoire est plus grand que celui des ouistitis, puisqu'il va parfois jusqu'à l'accueil. Il est particulièrement familier avec les visiteurs.
Charnak, saïmiri à tête noire en liberté dans le parc, ici en train de chiper la nourriture des tapirs.
Le dernier enclos de la zone sud-américaine est un bel espace où habite le poudou.
Enclos du poudou
Poudou
La dernière zone, la plus petite du parc, est la zone océanienne. On y entre par une volière de contact qui abrite quatre gouras victoria. La chef animalier de la réserve, Mylène Sannier, gère l'EEP de cette espèce. Nous voici ensuite dans l'enclos de contact des wallabies de Parma. Non loin de là, on peut découvrir deux potorous à long nez.
Gouras victoria
Potorou à long nez
Nous redescendons ensuite par la zone européenne jusqu'à l'accueil. En sortant, nous entrons dans la volière des ibis chauves, à flanc de coteau. J'ai vu trois animaux, peut-être qu'il y en avait plus.
Volière des ibis chauves
Ibis chauve
J'ai passé une journée très agréable à Calviac. La philosophie du parc, entièrement tourné vers la conservation et géré par un institut à but non lucratif, est très attirante ; le parc soutient d'ailleurs six projets de conservation, sur les visons, les ibis chauves, les fossas, les lémuriens, les loups à crinière et les tapirs. L'équipe de la réserve (directeur, soigneurs, bénévoles) est très disponible et sympathique, c'est vraiment très appréciable. Le cadre du parc est très beau, la collection est très intéressante, et les enclos sont globalement de bonne qualité. Je conseille donc la visite de la Réserve Zoologique de Calviac à tous les forumeurs, il s'agit pour moi d'un des meilleurs parcs de France .
Forum
Réserve Zoologique de Calviac
29 messages
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- abel
- Messages: 3651
- Enregistré le: Lundi 02 Novembre 2015 18:47
- Localisation: Tours/Rennes
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Pas la moindre aquavision? Pas de cascade cascadante sur des blocs de béton peint? Des loups végétariens et des belettes agrandies pour seuls fauves? Bon au moins, il y a des toilettes sèches... Et le grillage? Tu ne nous as rien dit des structures pour délimiter les enclos, rien sur les loges de nuit, hormis cette cabane à ouistitis accrochée dans un arbre... Vraiment, hormis la conclusion, c'est très incomplet, ce compte rendu!
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Merci pour ce compte-rendu, j'ai visité la Réserve il y a 5 ans, très peu de changements sont intervenus. C'est un peu ce qui me gêne, quelles perspectives pour Calviac ? Des possibilités d'extension sont-elles envisageables ? Aujourd'hui, pour accueillir de nouvelles espèces, il faudrait se séparer d'espèces actuellement présentes, je ne vois pas d'autres solutions ?
La fréquentation du parc a-t-elle évolué favorablement depuis sa création ?
La fréquentation du parc a-t-elle évolué favorablement depuis sa création ?
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
- didier
- Messages: 15735
- Enregistré le: Samedi 13 Août 2005 10:28
- Localisation: charenton-le-pont
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Merci pour ce compte-rendu, Abel.
Une précision: Calviac n'a jamais été le premier zoo français et encore moins le seul à avoir reproduit le fossa, puisque le Zoo de Montpellier l'avait fait avant lui 42 ans plus tôt, en 1974... 4 jeunes étaient nés et élevés à la main.
Un compte-rendu rédigé par Roland Albignac lui-même est disponible à ce lien:
http://horizon.documentation.ird.fr/exl ... /08002.pdf
Une précision: Calviac n'a jamais été le premier zoo français et encore moins le seul à avoir reproduit le fossa, puisque le Zoo de Montpellier l'avait fait avant lui 42 ans plus tôt, en 1974... 4 jeunes étaient nés et élevés à la main.
Un compte-rendu rédigé par Roland Albignac lui-même est disponible à ce lien:
http://horizon.documentation.ird.fr/exl ... /08002.pdf
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Vinch - Messages: 6081
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Réserve Zoologique de Calviac
J'ai visité Calviac l'année dernière et j'ai été enthousiasmé par ce parc !
Didier il y a un projet d'évolution du parc jusqu'en 2012 je crois, agrandissement, amélioration de l'existant, le lien avait été donné sur le forum il y a un petit moment.....
Didier il y a un projet d'évolution du parc jusqu'en 2012 je crois, agrandissement, amélioration de l'existant, le lien avait été donné sur le forum il y a un petit moment.....
- david
- Messages: 624
- Enregistré le: Mercredi 03 Août 2005 16:19
- Localisation: TOURS
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Fallait lire 2025 au lieu de 2012 dsl
Didier j'ai réactualisé le fil de discussion dans la rubrique Nouveautés, tu verras les différents liens
Didier j'ai réactualisé le fil de discussion dans la rubrique Nouveautés, tu verras les différents liens
- david
- Messages: 624
- Enregistré le: Mercredi 03 Août 2005 16:19
- Localisation: TOURS
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Eh bien ma foi, cela donne envie d'y aller faire un tour
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guirosama - Messages: 1310
- Enregistré le: Mardi 10 Mars 2015 9:22
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Désolé Vinch, j'avais complètement oublié Montpellier (je le savais pourtant ).
Alors, pour faire plaisir à okapi, les enclos sont délimitées par un simple grillage et les volières pour oiseaux et primates par des filets, je ne l'ai pas dit mais c'est bien visible sur les photos. Les bâtiments intérieurs sont de petits bâtiments en bois visibles pour la plupart par des vitres, les loges intérieures sont de taille standard, c'est-à-dire pas immenses.
Didier, en lisant le masterplan de la réserve, disponible sur le site web, et que Raphaël nous avait mis en lien dans le sujet réactualisé par David, tu pourras découvrir les aménagements et extensions prévus. Il est notamment prévu une extension "zone asiatique" vers 2023, si la fréquentation le permet bien sûr, mais je l'espère vraiment. En attendant, de nouvelles espèces fort intéressantes devraient être ajoutées dans les différentes zones, comme des reptiles européens, des casoars, des fourmiliers, des roussettes de Rodrigue, des ibis huppés, entre autres.
Alors, pour faire plaisir à okapi, les enclos sont délimitées par un simple grillage et les volières pour oiseaux et primates par des filets, je ne l'ai pas dit mais c'est bien visible sur les photos. Les bâtiments intérieurs sont de petits bâtiments en bois visibles pour la plupart par des vitres, les loges intérieures sont de taille standard, c'est-à-dire pas immenses.
Didier, en lisant le masterplan de la réserve, disponible sur le site web, et que Raphaël nous avait mis en lien dans le sujet réactualisé par David, tu pourras découvrir les aménagements et extensions prévus. Il est notamment prévu une extension "zone asiatique" vers 2023, si la fréquentation le permet bien sûr, mais je l'espère vraiment. En attendant, de nouvelles espèces fort intéressantes devraient être ajoutées dans les différentes zones, comme des reptiles européens, des casoars, des fourmiliers, des roussettes de Rodrigue, des ibis huppés, entre autres.
- abel
- Messages: 3651
- Enregistré le: Lundi 02 Novembre 2015 18:47
- Localisation: Tours/Rennes
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Merci pour les photos ! Les hapalémurs sont donc en volière ? Il me semble que ça n'a pas toujours été le cas ?
"Je suis une part de tout ce que j'ai rencontré" José Ortega y Gasset.
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Simon38 - Messages: 1158
- Enregistré le: Mercredi 22 Avril 2009 12:25
- Localisation: Rhône-Alpes
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Et bien ce fut un plaisir de te rencontrer Abel, j'espère qu'on pourra se recroiser une prochaine fois, peut être à Doué !
En effet Simon, les hapa' étaient prévus dans un enclos ouvert et électrifié ( à l'anglaise ) mais quelques évasions ont expliquées le changement de présentation.
En effet Simon, les hapa' étaient prévus dans un enclos ouvert et électrifié ( à l'anglaise ) mais quelques évasions ont expliquées le changement de présentation.
Pour découvrir mon univers → http://www.viktorlemoult.com/
- Vik'tier
- Messages: 73
- Enregistré le: Mercredi 17 Février 2016 14:29
- Localisation: Le Mans
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Plaisir partagé Viktor, peut-être pourra-t-on se recroiser à Doué effectivement !
- abel
- Messages: 3651
- Enregistré le: Lundi 02 Novembre 2015 18:47
- Localisation: Tours/Rennes
Re: Réserve Zoologique de Calviac
C'est intéressant cette notion d'un des "meilleurs parcs de France": ce site est aux antipodes de ce qui fait un zoo pour le commun des mortels, avec une série d'animaux dédiés à peu de choses près aux initiés, des installations réduites à leur plus simple expression et une localisation plus handicapante que dynamisante... Le parc envisage une extension en 2023, ce qui est à la fois rassurant et surprenant, un peu comme planter un arbre dont on sait qu'on ne le verra peut-être jamais arriver à maturité, et qui l'ancre à d'autres rives que celles des "gros" zoos obsédés par des nouveauté toujours plus scintillantes. Nous sommes ici sur une autre planète que Beauval, Amnéville La flèche ou La Palmyre. Je ne suis pas sûr que ce type d'établissement puisse tenir le coup à long terme et encore moins sûr qu'une zone de plus fera bouger les lignes de la fréquentation... Je persiste à penser que les 600 000€ d'investissement auraient pu être mieux employés en s'associant à un parc existant pour créer ces fameuses stations d'élevage qui font défaut aujourd'hui, pour apporter du sens et diffuser cette philosophie singulière dans un zoo qui était prêt à l'accueillir. J'espère sincèrement que la fréquentation aidera à la fois à la survie du lieu et à son développement, mais je n'y crois malheureusement pas vraiment... Mais j'espère aussi, évidemment, me tromper.
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Pour ceux qui n'ont pas eu, comme nos 3 acolytes, la chance de le visiter et vu je suis très gentil, je vous propose mon album.
http://www.zoovenirs.fr/jscripts/galler ... emId=37198
http://www.zoovenirs.fr/jscripts/galler ... emId=37198
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zoovenirs - Messages: 1536
- Enregistré le: Dimanche 04 Septembre 2011 13:54
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Ce fut effectivement un plaisir de rencontrer Abel et de revoir Viktor !
Cette visite a eu lieu un jour important car le 11 août est, le soir, la fête annuelle de Sous-le Roc, le lieu-dit où se trouve la Réserve Zoologique.
Depuis dix ans donc avant même l'ouverture, Emmanuel Mouton et son équipe accueillent ce soir là les habitants de Calviac pour une visite gratuite du site ainsi qu'un petit apéritif et une tombola aux bénéfices reversés à des fonds de conservation. C'est aussi l'occasion traditionnelle d'un petit discours du maire de la commune et du directeur du parc afin de rappeler l'historique du lieu, les événements marquants et les projets.
Mais comme promis, et puisque Abel a laissé quelques infos sans images, je vous donne donc un autre petit compte rendu photo !
Pour reprendre la visite au début, suite à la sortie du parking, une petite arche délimite l'entrée physique de la Réserve. Mais elle ne marque pas tout à fait le début de la visite, car tout en longeant la cascade des fuligules nyrocas, il s'agit de monter sur quelques centaines de mètres pour arriver au bâtiment d'accueil.
La caisse est donc située dans les anciennes granges de la propriété, réaménagées pour loger l'accueil, la boutique, le snack-restauration ainsi que les bureaux. La terrasse autour est tout aussi champêtre.
C'est en sortant de cette bâtisse que le visiteur, qui vient donc de régler l'entrée (10 euros pour les adultes, 8.5 pour les étudiants, 7 pour les enfants) considère qu'il commence sa visite. En montant un peu plus, il atteint la première combe qui est le début de la zone européenne.
Chaque entrée de zone est délimitée par un grand panneau dont la mascotte est une espèce éteinte (grand pingouin pour l'Europe, thylacine pour l'Océanie, etc).
Comme l'a dit Abel, le premier enclos à découvrir est celui des visons. Calviac dispose de l'actuel plus grand élevage conservatoire à visons d'Europe du pays puisque six animaux vivent sur place, mais le mode de vie solitaire ne permet de ne présenter qu'un individu à la fois dans l'enclos principal. Présenter est un grand mot puisque nocturne, l'animal est très difficile à voir. Cela explique d'ailleurs sa place dans le parc : à l'entrée, les visiteurs sont plus attentifs et surtout, la visite faisant une boucle, une deuxième chance est donnée au retour. C'est souvent ce qui arrive : les visiteurs arrivés vers 15h30-16h assistent à son repas à 17h30 et sont ravis d'apercevoir sa frimousse.
C'est un pari, de commencer par une espèce invisible, mais son absence est en partie compensée par un grand panneau expliquant la raison de cet élevage conservatoire : le vison d'Europe est très menacé et une petite population survit en France, où l'Etat a donc initié des projets de réintroduction, auxquels Calviac comme Chizé sont associés. Une boite à odeurs, à toucher et une télé diffusant un ptit film sur l'animal permettent au public de le connaitre un peu mieux. Le centre d'élevage en entier a été en partie financé par la fondation EDF.
Pour okapi, on note que l'enclos est grillagé sur trois côtés mais que le devant est aménagé de vitres qui permettent de voir le bassin du vison et de le suivre lorsqu'il se promène.
En face se trouve l'enclos des sousliks, face à la roche. Il est plus petit et bien différent puisqu'il s'agit d'une petite prairie. Je dis "enclos" mais l'espace est depuis peu transformé en volière, comme on peut le voir sur l'image. Cela permettra probablement prochainement d'accueillir une espèce d'oiseau des plaines européennes.
Pour okapi, on note en effet que l'enclos a une vitre principale, du petit grillage pour les côtés et désormais un filet rajouté.
Nous entrons ensuite dans la volière des chouettes effraies. Sous le couvert des arbres et accolée à la roche, elle offre un volume impressionnant comparé aux standards de présentation pour ces petits rapaces nocturnes. Les chouettes ne sont certes pas très actives mais les trois oiseaux se voient assez bien (au moins une à la fois).
Pour okapi, la volière est un filet classique.
Nous montons ensuite un peu, soit par l'escalier soit le chemin, pour gagner la combe supérieure.
Nous avons alors un premier point de vue sur l'enclos des gloutons, avant d'entamer une petite boucle qui nous conduit à l'observatoire. Notons que sur cette partie du parc, l'on trouve un parcours de panneaux sur la flore et la faune locale.
Nous arrivons à l'observatoire. Il est un peu haut mais permet d'embrasser du regard tout l'enclos des gros mustélidés qui ont un vaste territoire naturel. Il s'agit d'un couple récemment formé.
Pour okapi, la clôture est en mailles en losange classique avec un retour électrifié.
Nous entrons ensuite à Madagascar : l'ambiance change avec des allées de bambou, et surtout nous voilà enfin sur du plat qui dure.
Le visiteur traverse une série de volières en filet classique (pour okapi) toutes reliées à des cabanes de nuit visibles par le public.
Le premier espace est le plus vaste et le plus volumineux. Une jolie portion de forêt de chênes a été recouverte. Un ponton permet d'être à hauteur et de voir évoluer les lémurs à ventre roux et les makis cattas, qui sont nourris quatre fois par jour en été lors d'animations.
La volière suivante est moins grande, on la visite en restant au sol. Elle comporte moins d'arbres mais des agrets. C'est l'espace de vie des makis varis noirs et blancs.
Enfin, la dernière volière pénétrable, ajoutée il y a trois ans suite à la naissance de petits varis qui a forcé à stopper la cohabitation, est celle des lémurs couronnés. C'est la moins aménagée des trois, les animaux disposant d'un petit bosquet et utilisant grandement le toit végétalisé de leur cabane.
Plus loin, le visiteur emprunte une passerelle qui longe la récente volière des petits hapalémurs, arrivés début 2014. Deux frères vivent dans un espace encore peu aménagé qui devrait être prochainement un peu transformé. Surtout, Calviac devrait acquérir des individus reproducteurs. C'est ici aussi désormais que vivent canards de Meller et sarcelles de Bernier.
Sur la droite, l'on distingue les installations à fossas. Un petit tour de chemin et nous voilà face aux deux volières (pour okapi, en grillage carré serré en métal). Chaque installation intérieure est reliée à une loge de la maison. Tout ceci est visible à une certaine hauteur, le visiteur se trouvant sur une terrasse. La volière de gauche est la plus volumineuse. Comme l'a dit Abel, Calviac est le seul zoo en France à élever cette espèce depuis plus de trente ans... Et malheureusement l'EEP a du mal à trouver des parcs intéressés par ce carnivore atypique, malgré le succès parallèle des enclos de contact à lémuriens. Perso pourtant, je verrai bien le grand méchant loup malgache dans plusieurs établissements du pays.
C'est la fin du secteur de Madagascar. Il faut monter un petit peu pour atteindre le promontoire du premier enclos sud-américain, celui des loups à crinière.
Le couple vit dans un vaste espace semi-ouvert tout en longueur où ils sont admirés par le public. Pour okapi, le grillage est un classique grillage large métallique avec un retour.
L'on arrive ensuite à la cabane perchée où, comme l'a dit Abel, cohabitent ouistitis à pinceaux blancs et tamarins lions dorés arrivés en 2015.
Leur espace est très vaste et boisé et okapi sera content car la structure est récente : palissade en bois, vitres et bras d'eau, sur modèle du zoo de Chester (je crois).
Les toilettes sèches rappellent les cabanons du jardin de nos grands mères.
Une succession d'enclos se trouve sur ce secteur, le plus haut du parc. Les margays ont deux petites volières similaires à la structure des fossas. C'est à mes yeux l'installation qui fait le plus "zoo", un peu carcérale quoi que plus vaste que les enclos classiques pour ce tout petit félin.
Dans le prolongement de l'enclos des ouistitis se trouve la volière des sakis et tamarins de Goeldi, d'un volume sympa mais un peu loin du public pour bien observer les petits singes.
C'est alors le moment de découvrir les plus grands animaux de Calviac, les tapirs terrestres qui cohabitent avec capybaras et kamichis. L'aspect esthétique de l'enclos est discutable, car les mammifères ont pelé toute végétation basse et le sol terreux est à nu, mais la superficie ombragée et boueuse par endroits correspond assez bien à leurs exigences biologiques. C'est aussi le lieu où la clôture, solide grillage métallique soutenu par des poteaux, est la plus visible.
Redescendons pour découvrir le territoire des saïmiris à tête noire, l'un des plus beaux du parc : derrière un bras d'eau, un groupe de ces singes s'active dans une jolie parcelle de robiniers. L'arrière de l'enclos et délimité par une cloture en palissade électrifiée, mais les visiteurs ont une impression de liberté.
Plus bas, l'enclos est visible avec des petits trous dans la palissade en bois pour que les enfants observent. En face, on trouve le parc boisé du poudo que l'on surplombe depuis un petit ponton.
Fin de la zone sud américaine, la plus fournie de la Réserve, et entrée dans la volière des gouras de Victoria qui se reproduisent régulièrement. Le visiteur traverse leur territoire couvert d'un filet classique.
Au sortir de cette volière, nous sommes dans le grand enclos de contact où vivent la famille de wallabies de Parma.
Contre le bâtiment des wallabies se trouve un petit enclos où vivent les potorous. Rectangle de taille moyenne avec un grillage serré métallique, il permet de bien voir ces petits marsupiaux à la drôle d'allure.
Enfin nous sortons de la zone océanienne. Le chemin redescend et se rapproche des chouettes et visons, avec au passage une vue sur l'apiscope, en partie financée par la fondation Bouygues, de même que le parcours pédagogique sur la nature locale.
Pour conclure rapidement, je crois que Calviac est vraiment un lieu à part dans le paysage zoologique français. Très jeune, l'établissement suit du début à la fin l'objectif et les rêves de ses créateurs, à savoir participer à la conservation d'espèces peu connues et menacées, tout en présentant sur un superbe site naturel des conditions de vie idéales. Tout le parc suit la logique, avec des toilettes sèches, toits végétaux, phytoépuration et produits biologiques servis au snack. C'est cette harmonie qui fait la force de Calviac, qui se retrouve moins dans les zoos plus anciens qui ont plus de mal à se mettre au même niveau dans tous les secteurs.
Bien sûr, la fréquentation est faible et la Réserve n'a pas les blockbusters qui attirent la foule. Mais pas besoin non plus de faire énormément d'entrées pour atteindre un équilibre : avec des frais de fonctionnement limités, Calviac n'a pas nécessité d'attirer les millions de touristes passant chaque année dans le Périgord noir (faut-il rappeler qu'il s'agit d'une des régions les plus touristiques au monde). Cette année, l'affluence a augmenté sur la majeure partie de la saison de façon significative. Surtout, je pense vraiment qu'en devenant une SCIC, Calviac va basculer dans autre chose. En sortant de toute logique lucrative, elle devient un acteur désintéressé de la conservation qui peut être soutenu par les collectivités et les mécénats (c'est déjà le cas avec EDF et Bouygues ponctuellement et des partenariats plus longs sont en projet). Cela devrait permettre d'accélerer le masterplan prévu.
Pour répondre à didier, malgré quelques ajouts (hapalémurs, tamarins lions) la Réserve n'a en effet pas connu beaucoup de nouvelles espèces. Mais contrairement à ce que tu dis, il y a encore dans l'enceinte de nombreux espaces laissés naturels pouvant contenir un enclos, et des cohabitations nouvelles peuvent arriver, sans parler de la possibilité d'acquérir des parcelles de bois alentours. Je pense personnellement qu'il faudrait un peu plus d'animaux à Calviac, tant niveau espèces qu'individus. Mais même sans les big five, notons quand même le succès auprès des enfants et visiteurs des mignons lémuriens, saimiris, margays ou chouettes.
Enfin, pour réponde un peu à okapi, qui fait déjà une fixette sur les grillages, les enclos de Calviac sont souvent délimités par des filets ou des grillages classiques en losange ou en rectangle mais la plupart des enclos ont des vitres, des fossés secs, des observatoires ou sont en immersion ce qui rend les contours quasiment invisibles. Du reste, les superbes parcs à fauves de Nesles ou des panthères à Doué sont bien entourés de grillage classique non ?
Quand à la survie du site, même si les premières années furent lentes, elle est à mon sens évidente. La réserve se fait petit à petit connaitre du tourisme mais aussi et surtout des acteurs politiques et financiers locaux et pèse de plus en plus à l'échelle internationale (EAZA notamment). La situation financière était ces dernières années à l'équilibre, sans permettre de gros investissements mais en couvrant les sorties par les entrées. Dans une zone si touristique, il ne faudra pas grand chose, un peu plus d'animaux, un coup de comm marquant, pour asseoir durablement la fréquentation et le développement de la Réserve.
D'ailleurs, ce ne doit pas être un hasard si nombre de forumeurs comme Viktor ou moi même y entrent en visiteurs curieux et ressortent convaincus !
Je finis par la petite bouille d'Aiko le jeune lémur couronné :
Cette visite a eu lieu un jour important car le 11 août est, le soir, la fête annuelle de Sous-le Roc, le lieu-dit où se trouve la Réserve Zoologique.
Depuis dix ans donc avant même l'ouverture, Emmanuel Mouton et son équipe accueillent ce soir là les habitants de Calviac pour une visite gratuite du site ainsi qu'un petit apéritif et une tombola aux bénéfices reversés à des fonds de conservation. C'est aussi l'occasion traditionnelle d'un petit discours du maire de la commune et du directeur du parc afin de rappeler l'historique du lieu, les événements marquants et les projets.
Mais comme promis, et puisque Abel a laissé quelques infos sans images, je vous donne donc un autre petit compte rendu photo !
Pour reprendre la visite au début, suite à la sortie du parking, une petite arche délimite l'entrée physique de la Réserve. Mais elle ne marque pas tout à fait le début de la visite, car tout en longeant la cascade des fuligules nyrocas, il s'agit de monter sur quelques centaines de mètres pour arriver au bâtiment d'accueil.
La caisse est donc située dans les anciennes granges de la propriété, réaménagées pour loger l'accueil, la boutique, le snack-restauration ainsi que les bureaux. La terrasse autour est tout aussi champêtre.
C'est en sortant de cette bâtisse que le visiteur, qui vient donc de régler l'entrée (10 euros pour les adultes, 8.5 pour les étudiants, 7 pour les enfants) considère qu'il commence sa visite. En montant un peu plus, il atteint la première combe qui est le début de la zone européenne.
Chaque entrée de zone est délimitée par un grand panneau dont la mascotte est une espèce éteinte (grand pingouin pour l'Europe, thylacine pour l'Océanie, etc).
Comme l'a dit Abel, le premier enclos à découvrir est celui des visons. Calviac dispose de l'actuel plus grand élevage conservatoire à visons d'Europe du pays puisque six animaux vivent sur place, mais le mode de vie solitaire ne permet de ne présenter qu'un individu à la fois dans l'enclos principal. Présenter est un grand mot puisque nocturne, l'animal est très difficile à voir. Cela explique d'ailleurs sa place dans le parc : à l'entrée, les visiteurs sont plus attentifs et surtout, la visite faisant une boucle, une deuxième chance est donnée au retour. C'est souvent ce qui arrive : les visiteurs arrivés vers 15h30-16h assistent à son repas à 17h30 et sont ravis d'apercevoir sa frimousse.
C'est un pari, de commencer par une espèce invisible, mais son absence est en partie compensée par un grand panneau expliquant la raison de cet élevage conservatoire : le vison d'Europe est très menacé et une petite population survit en France, où l'Etat a donc initié des projets de réintroduction, auxquels Calviac comme Chizé sont associés. Une boite à odeurs, à toucher et une télé diffusant un ptit film sur l'animal permettent au public de le connaitre un peu mieux. Le centre d'élevage en entier a été en partie financé par la fondation EDF.
Pour okapi, on note que l'enclos est grillagé sur trois côtés mais que le devant est aménagé de vitres qui permettent de voir le bassin du vison et de le suivre lorsqu'il se promène.
En face se trouve l'enclos des sousliks, face à la roche. Il est plus petit et bien différent puisqu'il s'agit d'une petite prairie. Je dis "enclos" mais l'espace est depuis peu transformé en volière, comme on peut le voir sur l'image. Cela permettra probablement prochainement d'accueillir une espèce d'oiseau des plaines européennes.
Pour okapi, on note en effet que l'enclos a une vitre principale, du petit grillage pour les côtés et désormais un filet rajouté.
Nous entrons ensuite dans la volière des chouettes effraies. Sous le couvert des arbres et accolée à la roche, elle offre un volume impressionnant comparé aux standards de présentation pour ces petits rapaces nocturnes. Les chouettes ne sont certes pas très actives mais les trois oiseaux se voient assez bien (au moins une à la fois).
Pour okapi, la volière est un filet classique.
Nous montons ensuite un peu, soit par l'escalier soit le chemin, pour gagner la combe supérieure.
Nous avons alors un premier point de vue sur l'enclos des gloutons, avant d'entamer une petite boucle qui nous conduit à l'observatoire. Notons que sur cette partie du parc, l'on trouve un parcours de panneaux sur la flore et la faune locale.
Nous arrivons à l'observatoire. Il est un peu haut mais permet d'embrasser du regard tout l'enclos des gros mustélidés qui ont un vaste territoire naturel. Il s'agit d'un couple récemment formé.
Pour okapi, la clôture est en mailles en losange classique avec un retour électrifié.
Nous entrons ensuite à Madagascar : l'ambiance change avec des allées de bambou, et surtout nous voilà enfin sur du plat qui dure.
Le visiteur traverse une série de volières en filet classique (pour okapi) toutes reliées à des cabanes de nuit visibles par le public.
Le premier espace est le plus vaste et le plus volumineux. Une jolie portion de forêt de chênes a été recouverte. Un ponton permet d'être à hauteur et de voir évoluer les lémurs à ventre roux et les makis cattas, qui sont nourris quatre fois par jour en été lors d'animations.
La volière suivante est moins grande, on la visite en restant au sol. Elle comporte moins d'arbres mais des agrets. C'est l'espace de vie des makis varis noirs et blancs.
Enfin, la dernière volière pénétrable, ajoutée il y a trois ans suite à la naissance de petits varis qui a forcé à stopper la cohabitation, est celle des lémurs couronnés. C'est la moins aménagée des trois, les animaux disposant d'un petit bosquet et utilisant grandement le toit végétalisé de leur cabane.
Plus loin, le visiteur emprunte une passerelle qui longe la récente volière des petits hapalémurs, arrivés début 2014. Deux frères vivent dans un espace encore peu aménagé qui devrait être prochainement un peu transformé. Surtout, Calviac devrait acquérir des individus reproducteurs. C'est ici aussi désormais que vivent canards de Meller et sarcelles de Bernier.
Sur la droite, l'on distingue les installations à fossas. Un petit tour de chemin et nous voilà face aux deux volières (pour okapi, en grillage carré serré en métal). Chaque installation intérieure est reliée à une loge de la maison. Tout ceci est visible à une certaine hauteur, le visiteur se trouvant sur une terrasse. La volière de gauche est la plus volumineuse. Comme l'a dit Abel, Calviac est le seul zoo en France à élever cette espèce depuis plus de trente ans... Et malheureusement l'EEP a du mal à trouver des parcs intéressés par ce carnivore atypique, malgré le succès parallèle des enclos de contact à lémuriens. Perso pourtant, je verrai bien le grand méchant loup malgache dans plusieurs établissements du pays.
C'est la fin du secteur de Madagascar. Il faut monter un petit peu pour atteindre le promontoire du premier enclos sud-américain, celui des loups à crinière.
Le couple vit dans un vaste espace semi-ouvert tout en longueur où ils sont admirés par le public. Pour okapi, le grillage est un classique grillage large métallique avec un retour.
L'on arrive ensuite à la cabane perchée où, comme l'a dit Abel, cohabitent ouistitis à pinceaux blancs et tamarins lions dorés arrivés en 2015.
Leur espace est très vaste et boisé et okapi sera content car la structure est récente : palissade en bois, vitres et bras d'eau, sur modèle du zoo de Chester (je crois).
Les toilettes sèches rappellent les cabanons du jardin de nos grands mères.
Une succession d'enclos se trouve sur ce secteur, le plus haut du parc. Les margays ont deux petites volières similaires à la structure des fossas. C'est à mes yeux l'installation qui fait le plus "zoo", un peu carcérale quoi que plus vaste que les enclos classiques pour ce tout petit félin.
Dans le prolongement de l'enclos des ouistitis se trouve la volière des sakis et tamarins de Goeldi, d'un volume sympa mais un peu loin du public pour bien observer les petits singes.
C'est alors le moment de découvrir les plus grands animaux de Calviac, les tapirs terrestres qui cohabitent avec capybaras et kamichis. L'aspect esthétique de l'enclos est discutable, car les mammifères ont pelé toute végétation basse et le sol terreux est à nu, mais la superficie ombragée et boueuse par endroits correspond assez bien à leurs exigences biologiques. C'est aussi le lieu où la clôture, solide grillage métallique soutenu par des poteaux, est la plus visible.
Redescendons pour découvrir le territoire des saïmiris à tête noire, l'un des plus beaux du parc : derrière un bras d'eau, un groupe de ces singes s'active dans une jolie parcelle de robiniers. L'arrière de l'enclos et délimité par une cloture en palissade électrifiée, mais les visiteurs ont une impression de liberté.
Plus bas, l'enclos est visible avec des petits trous dans la palissade en bois pour que les enfants observent. En face, on trouve le parc boisé du poudo que l'on surplombe depuis un petit ponton.
Fin de la zone sud américaine, la plus fournie de la Réserve, et entrée dans la volière des gouras de Victoria qui se reproduisent régulièrement. Le visiteur traverse leur territoire couvert d'un filet classique.
Au sortir de cette volière, nous sommes dans le grand enclos de contact où vivent la famille de wallabies de Parma.
Contre le bâtiment des wallabies se trouve un petit enclos où vivent les potorous. Rectangle de taille moyenne avec un grillage serré métallique, il permet de bien voir ces petits marsupiaux à la drôle d'allure.
Enfin nous sortons de la zone océanienne. Le chemin redescend et se rapproche des chouettes et visons, avec au passage une vue sur l'apiscope, en partie financée par la fondation Bouygues, de même que le parcours pédagogique sur la nature locale.
Pour conclure rapidement, je crois que Calviac est vraiment un lieu à part dans le paysage zoologique français. Très jeune, l'établissement suit du début à la fin l'objectif et les rêves de ses créateurs, à savoir participer à la conservation d'espèces peu connues et menacées, tout en présentant sur un superbe site naturel des conditions de vie idéales. Tout le parc suit la logique, avec des toilettes sèches, toits végétaux, phytoépuration et produits biologiques servis au snack. C'est cette harmonie qui fait la force de Calviac, qui se retrouve moins dans les zoos plus anciens qui ont plus de mal à se mettre au même niveau dans tous les secteurs.
Bien sûr, la fréquentation est faible et la Réserve n'a pas les blockbusters qui attirent la foule. Mais pas besoin non plus de faire énormément d'entrées pour atteindre un équilibre : avec des frais de fonctionnement limités, Calviac n'a pas nécessité d'attirer les millions de touristes passant chaque année dans le Périgord noir (faut-il rappeler qu'il s'agit d'une des régions les plus touristiques au monde). Cette année, l'affluence a augmenté sur la majeure partie de la saison de façon significative. Surtout, je pense vraiment qu'en devenant une SCIC, Calviac va basculer dans autre chose. En sortant de toute logique lucrative, elle devient un acteur désintéressé de la conservation qui peut être soutenu par les collectivités et les mécénats (c'est déjà le cas avec EDF et Bouygues ponctuellement et des partenariats plus longs sont en projet). Cela devrait permettre d'accélerer le masterplan prévu.
Pour répondre à didier, malgré quelques ajouts (hapalémurs, tamarins lions) la Réserve n'a en effet pas connu beaucoup de nouvelles espèces. Mais contrairement à ce que tu dis, il y a encore dans l'enceinte de nombreux espaces laissés naturels pouvant contenir un enclos, et des cohabitations nouvelles peuvent arriver, sans parler de la possibilité d'acquérir des parcelles de bois alentours. Je pense personnellement qu'il faudrait un peu plus d'animaux à Calviac, tant niveau espèces qu'individus. Mais même sans les big five, notons quand même le succès auprès des enfants et visiteurs des mignons lémuriens, saimiris, margays ou chouettes.
Enfin, pour réponde un peu à okapi, qui fait déjà une fixette sur les grillages, les enclos de Calviac sont souvent délimités par des filets ou des grillages classiques en losange ou en rectangle mais la plupart des enclos ont des vitres, des fossés secs, des observatoires ou sont en immersion ce qui rend les contours quasiment invisibles. Du reste, les superbes parcs à fauves de Nesles ou des panthères à Doué sont bien entourés de grillage classique non ?
Quand à la survie du site, même si les premières années furent lentes, elle est à mon sens évidente. La réserve se fait petit à petit connaitre du tourisme mais aussi et surtout des acteurs politiques et financiers locaux et pèse de plus en plus à l'échelle internationale (EAZA notamment). La situation financière était ces dernières années à l'équilibre, sans permettre de gros investissements mais en couvrant les sorties par les entrées. Dans une zone si touristique, il ne faudra pas grand chose, un peu plus d'animaux, un coup de comm marquant, pour asseoir durablement la fréquentation et le développement de la Réserve.
D'ailleurs, ce ne doit pas être un hasard si nombre de forumeurs comme Viktor ou moi même y entrent en visiteurs curieux et ressortent convaincus !
Je finis par la petite bouille d'Aiko le jeune lémur couronné :
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
- raphaël
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- Enregistré le: Mercredi 10 Août 2005 15:24
- Localisation: gironde
Re: Réserve Zoologique de Calviac
Merci pour ce complément Raphaël.
Plaisir partagé !
Et gratuit pour les détenteurs de la carte SECAS !
C'est effectivement plus grand que les volières habituelles, mais je trouve qu'il serait bien de remplacer cette espèce mignonne mais non menacée par une autre plus en danger. Mais je chipote...
La réserve souhaite d'ailleurs créer un nouvel observatoire moins haut afin de favoriser l'observation des gloutons.
Il me semble que dans le masterplan, il est prévu à terme une cohabitation avec des roussettes de Rodrigue. Reste à savoir si l'actuel enclos des hapalémurs sera transformé ou si un tout nouvel enclos sera créé.
Effectivement, je les verrais super bien à Lyon par exemple.
J'ajoute que j'ai été également très convaincu par la réserve, et que je compte y revenir le plus souvent possible (sachant que je n'habite pas tout près, ce sera un peu compliqué, mais j'essaierai). Suite à cette visite, j'ai d'ailleurs décidé d'aider (modestement) la réserve dans ses actions en parrainant "Mette-Marit" la gloutonne .
raphaël a écrit:Ce fut effectivement un plaisir de rencontrer Abel et de revoir Viktor !
Plaisir partagé !
raphaël a écrit:C'est en sortant de cette bâtisse que le visiteur, qui vient donc de régler l'entrée (10 euros pour les adultes, 8.5 pour les étudiants, 7 pour les enfants)
Et gratuit pour les détenteurs de la carte SECAS !
raphaël a écrit:Nous entrons ensuite dans la volière des chouettes effraies. Sous le couvert des arbres et accolée à la roche, elle offre un volume impressionnant comparé aux standards de présentation pour ces petits rapaces nocturnes. Les chouettes ne sont certes pas très actives mais les trois oiseaux se voient assez bien (au moins une à la fois).
Pour okapi, la volière est un filet classique.
C'est effectivement plus grand que les volières habituelles, mais je trouve qu'il serait bien de remplacer cette espèce mignonne mais non menacée par une autre plus en danger. Mais je chipote...
raphaël a écrit:Nous arrivons à l'observatoire. Il est un peu haut mais permet d'embrasser du regard tout l'enclos des gros mustélidés qui ont un vaste territoire naturel.
La réserve souhaite d'ailleurs créer un nouvel observatoire moins haut afin de favoriser l'observation des gloutons.
raphaël a écrit:Plus loin, le visiteur emprunte une passerelle qui longe la récente volière des petits hapalémurs, arrivés début 2014. Deux frères vivent dans un espace encore peu aménagé qui devrait être prochainement un peu transformé. Surtout, Calviac devrait acquérir des individus reproducteurs. C'est ici aussi désormais que vivent canards de Meller et sarcelles de Bernier.
Il me semble que dans le masterplan, il est prévu à terme une cohabitation avec des roussettes de Rodrigue. Reste à savoir si l'actuel enclos des hapalémurs sera transformé ou si un tout nouvel enclos sera créé.
raphaël a écrit: Perso pourtant, je verrai bien le grand méchant loup malgache dans plusieurs établissements du pays.
Effectivement, je les verrais super bien à Lyon par exemple.
J'ajoute que j'ai été également très convaincu par la réserve, et que je compte y revenir le plus souvent possible (sachant que je n'habite pas tout près, ce sera un peu compliqué, mais j'essaierai). Suite à cette visite, j'ai d'ailleurs décidé d'aider (modestement) la réserve dans ses actions en parrainant "Mette-Marit" la gloutonne .
- abel
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