Surtout qu'il n'y a pas de lions d'Afrique de l'Ouest identifié comme pur génétiquement en Europe. C'est très intéressant d'en parler ici, suite à la conférence de Grégory Breton organisée par la SECAS au zoo de Paris.
Grosso modo, la situation du lion en Afrique est globalement préoccupante avec un déclin générale suffisant pour le classer comme vulnérable (>-30% en trois générations). Mais si l'on regarde à l'échelle nationale, la situation est très contrastée avec 4 pays d'Afrique australe et l'Inde où les populations augmentent de plus de 12%. C'est donc que que la situation des lions dans les autres pays est bien plus préoccupante que ne le laisse penser le classement comme "Vulnérable" de l'espèce et ces populations seraient alors upgradée dans la liste rouge de l'UICN au même niveau de menace que le tigre, "En danger".
C'est en Afrique de l'Ouest où le déclin est le plus frappant et où les mesures de conservation les plus drastiques devraient se concentrer afin de sauver des populations désormais très morcelées. Par exemple, les lions du parc de Niokolo-Koba au Sénégal, sont les derniers à vivre en direction de l'Ouest avant les populations du complexe de Pendjari-W dans la zone transfrontalière du Niger/Burkina/Bénin, soit plusieurs milliers de kilomètres entre des populations autrefois connectées.
L'EAZA envisageait d'entamer un programme de reproduction en captivité de cette population et s'interrogeait plus globalement sur la pertinence de gérer les lions au niveau de la sous-espèce. La décision dépendait d'une part de la possibilité d'obtenir des individus, d'autre part des avancées scientifiques sur la taxonomie des sous-espèces de lions et enfin de la pertinence d'établir des populations captives différenciées comme chez les tigres.
Toujours d'après M. Breton, il semble avoir été décidé qu'il n'était pas pertinent de distinguer les sous-espèces en captivité, tout du moins africaines. Les lions captifs sont issus d'un pool génétique très large qui même s'il n'est pas pur, semble plutôt identifié comme une force et une capacité à s'adapter progressivement aux conditions de l'environnement où ils pourraient être réintroduits.
La taxonomie des lions est encore un sujet qui fait débat, mais des résultats récents suggèrent l'existence surprenante de seulement deux sous-espèces :
- le lion d'Afrique de l'Est et australe, répandu au sud du Nil et de la Rift Valley
- le lion "du Nord" qui recouvre à la fois les lions de Nubie, d'Afrique de l'Ouest, de Barbarie et de Perse (et donc celui ayant subit les plus grosses pertes)
La frontière en Afrique de l'Est pourraient être incertaine et poreuse mais rejoint l'histoire naturelle de nombreuses autres espèces (cf. reclassement des sous-espèces de girafe spar exemple).
Merci beaucoup quand même arthemus pour le partage de l'information !
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