Et la saison commence avec Planckendael. Les naissances successives de trois éléphanteaux m'ont très largement poussées à me rendre à cet endroit en premier lieu. Pour ce parc je ne ferai pas de compte rendu intégral puisqu'on en parle assez souvent et de plus mes avis sont globalement similaires à ceux de Therabu dans un sujet récent : viewtopic.php?f=17&t=13660
Planckendael (Belgique)
J'ai choisi de me rendre au parc l'un des jours les plus chauds d'avril... Mauvaise idée. Non pas que le parc était noir de monde, loin de là mais tous les animaux semblaient, péniblement, subir cette chaleur soudaine. Bien peu d'activité dans les enclos de ce fait. De plus, en terme de photographie, j'avais donc droit à des lumières assassines. Cependant la journée fut riche en belles émotions.
Je commence par la partie asiatique, qui reste toujours ma favorite du parc, en me dirigeant évidemment vers les éléphants. En chemin, juste en face de l'enclos des pandas roux, nous croisons un drôle de marché avec de faux oiseaux à vendre dans des cages multicolores et des dizaines de plumes suspendues. Il s'agit du pôle pédagogique très réussi pour la campagne "Silent Forest".
Et puis ce groupe d'éléphants... Certainement l'un des plus beaux que j'ai pu observer en captivité. Je suis resté une très grosse partie de la journée à les observer à tel point que je me suis fait enfermer dans le parc, étant encore dans le bâtiment de ces derniers 1h après l'heure de fermeture... Oups ! Et pourquoi suis-je resté aussi longtemps ? Simplement parce qu'il n'y a pas de comparatif. Quatre jeunes éléphants, quatre femelles adultes, un mâle, trois générations réunies pour un groupe que l'on sent soudé grâce aux naissances récentes. On a en face de nous une vraie famille avec des interactions folles entre les petits aux allures très malicieuses et les femelles expérimentées qui semblent montrer à la toute jeune mère Kai-Mook comment s'y prendre dans certaines situations, à tel point qu'à un certain moment on ne sait même plus quel petit est à quelle femelle et c'est juste un pur régal ! Je suis toujours aussi impressionné et touché par la délicatesse dont savent faire preuve ces mastodontes. La trompe et les pattes des femelles deviennent si douces au contact des jeunes individus. Il est donc évident que l'on est sur une espèce à la structure sociale et comportementale riche et complexe.
Autre naissance fort sympathique, celle d'un sanglier des Visayas. Cette espèce est vraiment toujours agréable à observer, d'autant plus quand le petit est très joueur et s'amuse à escalader les autres individus ainsi que les troncs et rochers. On comprend alors mieux tout le dispositif de fils électriques mis en place.
Cette partie du parc recèle également de petits bijoux ailés. Que ce soit dans les successions de volières ou dans la serre on retrouve quelques espèces d'oiseaux vraiment peu communes.
Rare cigogne orientale
Colombine turvert
Héron strié
Au niveau réaménagements de la zone, le train accolé à la volière s'offre une nouvelle jeunesse en étant repeint. D'autres décors asiatiques ont été ajoutés autour. Sur l'île des gibbons des cordes ont été tendues entre les anciens agrès et de petites cabanes ont également été placées en hauteur... Et bien il était temps ! Malheureusement les deux îles pour gibbons et macaques à crête restent parmi les gros points noirs du parc.
La zone australienne est toujours aussi sympathique. Le double enclos des casoars a été vidé de ses occupants et le bâtiment des diables a été redécoré style cabane australienne et c'est fort mignon.
Aigrette à face blanche
Du côté de la zone africaine le groupe de bonobos a été déplacé en coulisses (Je ne sais pas comment sont conçues les zones de retrait mais ça ne doit pas être du luxe...). En effet la grosse nouveauté 2019 de Planckendael sera "La forêt des bonobos" avec agrandissement de l'île et un tout nouveau bâtiment dans lequel le visiteur sera invité à déambuler. L'actuel a été totalement rasé.
L'étable se vide petit à petit de ses occupants. Les gnous et oryx d'Arabie ne sont plus présentés. Le mâle oryx algazelle bénéficie donc de l'ancien paddock des gnous et la femelle dispose de l'enclos des oryx d'Arabie. Leur ancien espace est désormais occupé par deux femelles autruche. Les bongos résident toujours dans leur joli enclos forestier et les gazelles de Rhim, désormais uniques en Europe, sont toujours présentées.
Jeune addax
Girafe de Kordofan
Pintade de Numidie
La zone européenne reste toujours mignonne avec de jolis espaces végétalisés. Je ne comprendrai cependant toujours pas l'intérêt de présenter en captivité des espèces telles que le blaireau européen...
Milan royal
J'ai fait un passage éclair dans la zone américaine car c'est pour moi la moins intéressante du parc en terme de ressenti au détour des allées. Niveau aménagements, une passerelle en bois circulaire a été construite au devant de l'enclos des chiens des buissons, ce qui ne donne plus l'impression d'arriver devant un simple fossé.
Au final j'aime toujours autant visiter Planckendael. On se retrouve plongé dans un cadre riche en végétation avec des installations sans prétention mais pour la plupart assez réussies. Le parc couvre peu à peu ses points noirs et il en reste finalement très peu. Pour m'y rendre chaque année je remarque à chaque fois que de nouveaux aménagements sont réalisés par-ci par-là (Train dans la zone asiatique, passerelle des chiens des buissons, maison des diables...) ce qui ne semble peut être pas grand chose à première vue mais qui donne la sensation que le parc n'est jamais laissé à l'abandon et qu'aucune zone n'est privilégiée par rapport à une autre. Contrairement à ce que j'ai pu lire je trouve que Planckendael n'essaye vraiment pas de concurrencer Pairi Daiza en terme de décors. On ne se retrouve pas face à une scénographie massive mais plutôt face à des petites touches ici et là qui se fondent parfaitement dans la végétation et surtout qui n'impactent pas le milieu de vie des animaux. Le parc ne chercher vraiment pas à se mettre en avant et reste toujours dans une démarche modeste tout en continuant d'accueillir des espèces rares et menacées. Il est d'ailleurs des plus agréable de passer une journée à Planckendael.