par alex2000 » Vendredi 26 Mars 2021 16:03
Même si les zoos devaient ouvrir aujourd'hui en France, cela ne servirait plus à rien, compte tenu de la règle des 10 kms qui sera sans doute étendue à la plupart des départements dans les jours ou semaines à venir.
Concrètement, dans un rayon de 10 kms autour de Saint-Martin-la-Plaine, quel est le public potentiel ? Le fermier ou la crémière du coin ? Très peu de monde et même pas de quoi couvrir les charges fixes. Mieux vaut rester fermer, tenir le rôle des victimes de l'injustice et attendre une pluie réparatrice d'aides publiques pro bono zoo. Tels que les prêts garantis par l'Etat qui s'apprêteraient - le ministère de l'Economie l'a déjà laissé entendre - à être transformés en subventions pures et simples. Des prêts sans remboursement, de l'argent gratuit au bonheur des zoos. Fromage et dessert pour tous, enfin surtout les big Z.
Pronostic : pas de réouverture avant juin ou juillet.
A moins que... peu généreuses en poésie, les dernières lettres envoyées au Premier Ministre qui auront du mal à dépasser le bureau du directeur de cabinet à Matignon, gagneraient à s'enrichir de quelques propositions (presque) imaginaires mais bientôt réelles ?
" Monsieur le Premier Ministre,
C'est avec regret que nous, directeurs de parcs zoologiques, avons deviné dans les plis et méandres de votre absence de réponse jusqu'à ce jour, le refus d'autoriser la réouverture de nos établissements. Accablés par la profonde tristesse de ne pouvoir offrir une bouffée d'oxygène en plein air pur à nos concitoyens, nous ne désespérons pas de concourir à la sauvegarde de la Patrie en danger.
Considérant que la vaccination de toute la population française est devenue une "priorité nationale", ainsi que l'a annoncé Monsieur le Président de la République, nous attirons votre attention sur le fait que l'ensemble de nos parcs apporte un cadre idéal pour une solution vaccinale de grande ampleur, rapide et efficace. En effet, au nombre de 350, nos jardins zoologiques constituent un maillage unique de tout le territoire français. Recevant chaque année plus de 20 millions de personnes, leurs capacités d'accueil à grande échelle ne sont plus à démontrer. Dotés en outre de capacités logistiques exceptionnelles, nos chambres froides ont le potentiel pour recevoir et stocker une masse considérable de vaccins. Toutes ces facultés réunies peuvent devenir le fer de lance du Plan Z, seul à même de permettre à la France de rattraper son retard sur la perfide Albion et le reste du monde.
Nos zoos seront ainsi des zoodromes comme autant de plateformes vaccinales où nos équipes de professionnels du soin pour toute espèce de mammifère à quatre, trois ou deux pattes, pourront prendre en charge tout individu volontaire à la vaccination et leur administrer une piqûre providentielle de la main de nos vétérinaires. Des Buffalos Bill entrainés aux tirs et piqûres de près, de loin, dans toutes les positions, des as qui ne manquent jamais leurs cibles. Mieux que Guillaume Tell, ils peuvent même d'un tir de fléchette bien ajusté rattraper à la volée les récalcitrants qui auraient fait demi-tour.
A la sortie de cette épreuve, les piqouzés recevront toutes les douceurs et réconforts de la part de nos bienveillants soigneurs : bonbons, sucres, croissants du matin, glaces de l'après-midi...et même une petite collation -à prix modique- dans l'un de nos multiples restaurants aménagés spécialement pour eux, dans le strict respect des consignes sanitaires.
Nous soulignons avec force tous les avantages que présenteraient une telle solution. A l'heure où le Ministère de la Santé et des Solidarités dans le malheur entend ouvrir des vaccinodromes dans de lugubres hangars désaffectés, sans âme, dans lesquels les patients seront concentrés comme des sardines en boîte, avec tous les risques de contagion inhérents à ces lieux clos...Vous conviendrez sans doute, Monsieur le Premier Ministre, que de telles conditions ne sont pas de nature à convaincre les quelque 40 % de français encore rétifs à la vaccination d'aller affronter les longues aiguilles, pour le plus grand malheur de l'intérêt général. A contrario, nos parcs zoologiques présentent un cadre attractif, verdoyant et reposant, propice à relaxer les stressés de la vaccination et les faire entrer en douceur dans la zénitude vaccinale au milieu du chant des oiseaux... Quoi de mieux pour vaincre leurs dernières réticences ?
Qui plus est, chaque personne verra miroiter une petite récompense pour ses efforts, telles que des peluches -à tout petit prix- en guise de souvenirs qui leur donneront l'occasion un jour, de se rappeler leur aventure sanitaire : " J'étais à Beauval, Thoiry ou Doué-la-Fontaine, pour braver le danger des vaccins et faire don de ma personne à la défense du corps de la Nation, attaqué de toutes parts par les virus barbares."
A cette fin, nous restons à disposition des services de l'Etat pour examiner les financements et subventions nécessaires à notre contribution à l'effort national.
Conscients que nous poursuivons une même lutte contre la biodiversité virologique, des perfides variants anglais aux lourds variants sud-africains de troisième ligne, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Premier Ministre, nos sincères considérations."