
Un petit en 2006 ; deux, en 2007 ; trois, cette année… Ontario et Lara sont des parents comblés. Le 29 mai dernier, cette famille de lynx a accueilli ses nouveaux descendants. « Nous sommes très contents, car c’est une espèce très difficile à reproduire », se félicite Michel Louis, directeur du zoo d’Amnéville. Mais Ontario et Lara, arrivés d’un parc canadien en 2004, lors de la création de l'american forest, ont vite pris leurs marques dans leur bel enclos. « Nous y avons installé de nombreuses cachettes, afin qu’ils se sentent en sécurité. Du coup, ils sortent souvent et il est très rare que le public ne puisse pas les voir. Nous avons également aménagé une niche pour que la femelle puisse mettre bas et s’occuper de ses bébés ».
En huit jours, ces petits pensionnaires ont bien grandi et partent déjà à l’aventure, pour le plus grand bonheur des visiteurs. Leur maman les couve et si leur papa – comme tous les lynx mâles – ne s’implique pas dans leur éducation, il se montre très tolérant et n’est pas du tout agressif. Les trois petits resteront environ un an avec leur mère et dès le début du printemps prochain, ils seront prêts à partir pour d’autres zoos, comme leurs aînés. L’un est à Nashville, l’autre à Madrid et le dernier grand quittera la Lorraine dans les semaines qui viennent. « Ils doivent s’en aller avant d’avoir deux ans, sinon, il risque d’y avoir des conflits avec les adultes. Et puis, il faut laisser la place pour les prochains bébés ».
Plan de conservation
Un peu plus loin, une maman coati pouponne elle aussi. « Les petits sont nés le 4 juin dernier. Ils sont quatre ou cinq. Nous ne savons pas exactement, car nous ne voulons pas les embêter ». Pour cette espèce non plus, la reproduction n’est pas évidente, mais c’est la deuxième fois que le parc a le bonheur d’accueillir des bébés. Preuve que l’harmonie règne dans ce groupe de deux mâles et quatre femelles. Il faut dire que l’équipe du zoo veille. « Nous avons quatre vingt-dix salariés en permanence, alors les soigneurs prennent le temps, au quotidien, d’observer les animaux, de s’en occuper » et, si besoin, de préparer une petite niche pour les futurs bébés, que la femelle transforme ensuite en petit nid douillet. Dans deux ou trois mois, les petits seront déjà indépendants, « et quand il y aura trop de bagarres, nous scinderons le groupe ». Si le placement des lynx est soumis à un coordinateur chargé de cette espèce protégée, il n’en est pas encore de même pour les transferts de coatis. « Mais avec la déforestation du bassin amazonien, leur situation commence à devenir critique et ils feront sans doute bientôt partie d’un plan de conservation ».

Paru le : 10/06/2008 dans le Républicain Lorrain