Un tigre se fait la belle

[maxime]

Un tigre se fait la belle
Un félin de 250 kilos s’est payé le luxe d’une petite fugue dominicale dans le zoo de Saint-Denis. Il a fallu près de six heures aux forces de police pour ramener la bête dans sa cage, après lui avoir administré quatre fléchettes de tranquillisant. Le tigre a profité que la porte de sa cage soit restée ouverte pendant son repas pour faire le mur.

[19 décembre 2005]


L'animal le plus puissant du monde

La peur de sa vie. Thierry Mourouguin n’en revient toujours pas : “J’allais pour donner à manger aux tigres avec mon collègue lorsque j’ai vu le mâle en face de moi dans l’allée. Je n’avais qu’une chose à faire : courir”. Il est 16 h 30 lorsque le tigre mâle du zoo de Saint-Denis s’échappe de sa cage. Pour une raison encore indéterminée, une porte d’une des cages des félins était ouverte au moment où ceux-ci devaient être nourris. Le mâle en a profité pour faire une petite escapade dans le zoo. L’alerte est rapidement donnée. A cette heure, le zoo est encore ouvert au public et une cinquantaine de personnes sont en train de finir leur visite. La surveillante, Thérèse Poïny Toplon, prend son courage à deux mains et évacue le public : “J’étais seule pour faire sortir tout le monde. Heureusement, je suis restée zen. Il y a des gens qui ne comprenaient pas et qui ne voulaient pas sortir.” Une fois tout le monde dehors, la chasse au félin débute. Personne ne sait où il se trouve et comment le faire rejoindre sa cage. L’animal a 17 ans, ce qui est considérablement âgé pour un tigre dont l’espérance de vie est en moyenne de 15 années. D’autre part, le félin pèse 250 kilos, il est plutôt obèse et a passé toute sa vie en captivité. Il devrait donc être apeuré de se retrouver à l’extérieur de sa cage. Mais il s’agit d’un animal sauvage et toutes les hypothèses sont plausibles. S’il le souhaite, le tigre devrait être capable de s’évader du zoo.

Le quartier bouclé

La police prend rapidement la décision d’évacuer la piscine jouxtant le parc animalier. Un périmètre de sécurité est dressé. Personne ne doit approcher de l’entrée. Le tigre n’est pas localisé, mais est-il encore dans le zoo ? Les agents animaliers émettent l’hypothèse qu’il puisse sauter par dessus le mur se situant du côté de la route nationale. Des policiers sont placés en surveillance dans ce coin. La solution idéale est d’endormir le félin et de le remettre dans sa cage. Les hommes du GIPN sont requis par le commissaire Lebon. Les policiers spécialisés doivent entrer dans le parc avec un fusil à fléchettes anesthésiantes et tenter de maîtriser l’animal. Mais les heures passent et la nuit guette. A 19 heures, le GIPN est prêt à intervenir. Les hommes du groupe d’intervention pénètrent dans le zoo à bord d’une jeep, guidée par des soigneurs. Le tigre est allongé à environ 50 mètres de sa cage, près d’un tas de fumier. Les hommes doivent s’approcher assez près de l’animal pour pouvoir le toucher. Les policiers descendent de la voiture et avancent vers l’animal. L’un d’eux a le fusil à pompe entre les mains, les autres le couvrent à balles réelles si besoin. A 19 h 30, trois coups de feu retentissent à travers les 3 ha du parc. L’animal est maîtrisé.

Rebondissement inattendu

Thierry Bahougne, le directeur général des services de la mairie, s’empresse de communiquer : “Il vient de recevoir une fléchette hypodermique puis deux autres injections. Il était très calme. Il est actuellement endormi et va être transporté dans sa cage.” Mais le produit anesthésiant a un effet limité et la bête est résistante. Alors que sept hommes sont en train de le transporter dans des filets, le tigre se réveille. Laissé en plan par ses porteurs effrayés, le félin se réfugie dans un bosquet en face de sa cage. Tout est à refaire. Nouvelle approche, nouvelle fléchette. L’animal plonge dans un coma éphémère. Les policiers sont plus rapides cette fois. A 21 h 50, l’animal a rejoint sa geôle. “L’objectif avant toute chose était de protéger le tigre, rappelle le commissaire Lebon, c’est pourquoi nous avons fait appel au GIPN qui est composé de policiers d’élite formés pour des situations de sang-froid.” Véronique Cali, chef animalier, est rassurée : “La police a fait un excellent travail. Nous craignions de perdre l’animal et tout s’est très bien passé. Il a fallu quatre fléchettes pour l’endormir. Il est resté très calme. Il devrait se réveiller dans trois ou quatre heures.” Sur son chemin, le tigre s’en est pris au poney dont l’enclos est situé à proximité. L’animal devrait être examiné demain, il était impossible hier soir de faire état de ses blessures. Le tigre, qui est avec l’ours blanc un des animaux les plus puissants et les plus dangereux au monde, a retrouvé sa cage dans les bras de Morphée.




Enquête policière et administrative : Comment un tigre peut sortir de sa cage en plein après-midi alors que le zoo est ouvert au public ? Si l’issue de l’aventure d’hier est particulièrement heureuse, il aurait pu en être tout autrement. La dernière fois qu’un animal s’est échappé du zoo, il s’agissait d’un singe géant qui a cassé le bras d’un riverain en lui donnant une gifle... Les conséquences de la fugue d’hier auraient pu être beaucoup plus désastreuses. Ce qui est certain, c’est qu’une porte de la cage de l’animal était ouverte. Qui ? Comment ? Négligence humaine ? Acte de malveillance ? Impossible de le savoir hier soir. Deux enquêtes sont ouvertes, l’une administrative menée par le zoo et l’autre entre les mains de la police.

[tony]

Et ben, j'ai de la fmille à st denis.... Un d'entre vous à visité ce parc ?