Un nouveau programme de conservation botanique, soutenu par Beauval Nature19 NOVEMBRE 2020
Connaissez-vous la Nepenthes ?
Originaire des forêts tropicales humides d’Asie du sud-est, de Madagascar, de Nouvelle Calédonie et d’Inde, la Nepenthes est une plante carnivore dotée d’urnes piégeuses.
Elle possède ce qu’on appelle des « pièges passifs », c’est-à-dire qu’elle ne réalise aucune action mécanique pour capturer ses proies (des insectes, voire des rongeurs ou de petits oiseaux).
Elle les attire grâce à un nectar présent sur l’ouverture du piège. Les parois de l’urne, très glissantes, précipitent la chute de la proie au fond de l’urne, d’où elle ne peut ressortir. La Nepenthes possède un liquide enzymatique chargé de produire des sucs digestifs permettant de digérer les proies, mortes noyées.
Ces plantes peuvent être terrestres ou « épiphytes » ; elles poussent accrochées à des branches d’arbres.
Il existe 120 espèces et de nombreuses espèces hybrides, dont beaucoup sont endémiques des îles indonésiennes.
Plusieurs d’entre elles sont, aujourd’hui, en danger critique d’extinction, comme la Nepenthes clipeata dont il ne resterait qu’une quinzaine de plantes mâles et seulement deux plantes femelles dans la nature…
La situation est donc critique et l’extinction imminente, sans une intervention humaine en faveur de sa conservation.
C’est pour tenter de trouver des solutions que Nicolas Leroux, responsable animalier de Beauval et grand connaisseur de plantes tropicales s’est rendu, en février dernier, sur l’île de Java avec des confrères du zoo de Chester afin de rencontrer des spécialistes de cette flore sauvage, notamment le Professeur Muhammad Mansur Halik et des botanistes de l’Institut indonésien des sciences (LIPI).
Une nurserie pour sauver les derniers spécimens
Soutenue par l’association Beauval Nature, l’une des pistes de protection envisagée est de créer une nurserie pour sauver et reproduire les derniers spécimens sauvages de Nepenthes pour, à terme, les réimplanter dans leur milieu naturel. Ce centre de conservation serait accompagné d’une campagne de sensibilisation des populations locales ainsi que d’un développement de l’écotourisme et de ressources alternatives pour les braconniers.
Le projet est encore en cours de construction et de perfectionnement, et la crise sanitaire qui frappe le monde ne facilite pas les avancées, mais Beauval Nature fera tout pour que projet prenne vie.
« Je remercie Beauval Nature de m’avoir permis cette participation à l’élaboration d’un projet de conservation en botanique, qui me semble complémentaire et un nouvel axe pour la préservation des espèces et des sites naturels. La conservation vue par son aspect botanique donne une vision différente et une approche très globale, avec un impact sur les espèces animales direct.
Là aussi, les besoins, les champs d’actions, sont infinis, tant à notre échelle locale qu’à l’échelle internationale. »
Nicolas Leroux
Source : Beauval Nature
Une belle initiative, enfin on parle de conservation botanique ! Avec leurs multiples serres et plantations, les zoos ont le potentiel pour prendre part à ce combat.