Vendredi matin, de bonne heure, je prends la route pour Al Ain. Suite au froid de la nuit, il y a beaucoup de condensation sur les vitres de la Mitsubishi et je rencontre même du brouillard sur l'autoroute. Un trajet de 170 kilomètres environ me sépare de l'Al Ain Zoo et deux heures me sont nécessaire pour les parcourir. Je suis surpris par le peu de circulation ce matin sur les routes. Au volant, j'écoute les différentes stations de radio locales, dont la majorité diffusent exclusivement de la musique orientale. Une fois la vitesse de 120 km/h atteinte, le compteur du véhicule émet un bip régulier et désagréable, indiquant au chauffeur le dépassement de la vitesse maximum autorisée aux Émirats Arabes Unis. Il semblerait, d'ailleurs, que tous les véhicules locaux soient ainsi équipés.
Lire le descriptif complet
J'atteins l'Al Ain Zoo juste après 9 heures et découvre alors qu'il est ouvert le soir jusqu'à 22 heures. Construit en 1969, cet espace zoologique, englobant une superficie de plus de 400 hectares, est actuellement le lieu d'un vaste programme de rénovation et de modification, aboutissant à l'Al Ain Wildlife Park & Resort. Ce projet, soutenu par l'équipe du San Diego Zoo et du Wild Animal Park, inclut la création d'un nouveau parc zoologique, celle d'un safari, ainsi que la construction de plusieurs résidences et structures hôtelières. Pour le moment, seule une zone de l'ancien zoo est accessible au public. Il n'y reste quasiment aucune structure historique, à part quelques volières et l'ancienne installation des anthropoïdes, d'ailleurs uniquement visible de loin derrière un grillage. L'Al Ain Zoo dispose par contre d'une récente zone africaine, ainsi que d'une installation pour grands carnivores, une maison des oiseaux et un reptilarium. L'enclos des ongulés africains est particulièrement réussi et regroupe un groupe d'une dizaine de girafes de Nubie (Giraffa camelopardalis camelopardalis), cinq jeunes rhinocéros blancs, des gnous bleus, des zèbres de Grant, des gazelles de Thomson, des oryx beisas... Dans cette même zone vit un gorille femelle solitaire. Il est dommage que cet animal vive seul et il serait judicieux de tenter de le regrouper avec le couple du Dubai Zoo. Je suis en contact avec Mark Craig, le directeur d'Al Ain Zoo, et il m'avait proposé de rencontrer le curateur général lors de ma visite. Je me dirige donc en début d'après-midi vers la zone administrative. Malheureusement, comme nous sommes un vendredi, tous les bureaux sont fermés. Il me faudra probablement revenir au courant des semaines à venir pour pouvoir en apprendre plus sur le projet de l'Al Ain Wildlife Park & Resort, et découvrir celles des nombreuses espèces uniquement visibles dans les coulisses, comme les gazelles de Bennett (Gazella bennettii), le troupeau d'une quarantaine de gazelles saoudiennes (Gazella saudiya), espèce considérée éteinte dans la nature, ou encore les étranges oryx à oreilles frangées (Oryx beisa callotis). La majorité des grands troupeaux d'ongulés sont, d'ailleurs, maintenus aussi dans des enclos isolés : près de 200 gazelles d'Arabie, une centaine de gazelles à goitre, une autre centaine de gazelle dorcas, une cinquantaine de gazelles de Speke...
Je prolonge mon après-midi pour profiter des lieux et de la partie publique. Je décide aussi de rester plus longtemps pour voir la face nocturne de l'Al Ain Zoo. En août 2004, j'avais eu la chance d'effectuer une visite nocturne au National Zoological Gardens of South Africa de Pretoria (Afrique du Sud), mais celle-ci ne m'avait pas convaincu. Je suis curieux de connaître comment le concept est appréhendé ici. Vers 17h, le soleil entame tranquillement sa descente et allume de mille couleurs l'enclos africain où viennent d'être nourris girafes, rhinocéros et herbivores divers. Les rhinocéros blancs sont d'ailleurs isolés pour la nuit et des gazelles de Mohr apparaissent une à une et viennent se joindre aux troupeaux amassés autour des points de nourrissage. A peine le soleil a-t-il disparu à l'ouest que la lune, pleine cette nuit, entre en scène à l'opposé. Progressivement, elle s'élève de derrière les montagnes qui bordent l'Al Ain Zoo. La luminosité change et l'air se rafraîchit. Je me promène encore dans les allées pour observer les différentes techniques d'éclairage et je suis, cette fois, agréablement surpris. Seuls certains enclos sont éclairés, d'autres étant complètement laissés dans le noir, ou même fermés au public pour ne pas déranger les animaux ou pour des questions de sécurité. Dans l'obscurité, l'ouïe s'avère importante pour repérer les animaux et c'est une toute autre façon de découvrir un parc zoologique ! Un spectacle de rapaces est proposé à 18h30, exercice difficile dans une culture où la fauconnerie est un art ancestral. Néanmoins, celui-ci est relativement réussi, avec quelques touches de pédagogie. Le trajet de retour vers Sharjah est long, surtout après cette journée fatigante. Je découvre que toutes les autoroutes sont éclairées, comme en Belgique, et sont donc, aussi, probablement visibles de la lune...
En cette période de fêtes de fin d'année, mes parents et mon jeune frère m'ont rejoint pour quelques jours. Dimanche 28 décembre, nous avons un rendez-vous au Al Ain Zoo. J'ai déjà eu l'occasion de découvrir cet espace zoologique il y a une quinzaine de jours, mais je souhaite aussi rencontrer quelqu'un de l'équipe pour en apprendre davantage sur les projets actuels et pouvoir observer quelques unes des espèces maintenues dans la zone non ouverte au public. Dr Azhar Abbas, le curateur général, m'a proposé de revenir ce jour.
Lire le descriptif complet
Nous arrivons donc à Al Ain en fin de matinée et nous nous dirigeons vers le zoo. Dr Abbas nous accueille très chaleureusement et nous discutons rapidement de l'actuel Al Ain Zoo et du futur projet de l'Al Ain Wildlife Park & Resort. De très nombreux groupes d'herbivores sont maintenus dans une zone non ouverte au public. Depuis quelques semaines, la majorité des animaux sont peu à peu regroupés dans une partie des enclos et les travaux pour le nouveau projet devraient débuter sous peu dans la zone libérée. La première tranche du projet devrait ouvrir ses portes en 2010 et sera suivie par plusieurs autres inaugurations au fil des années. A terme, l'actuel Al Ain Zoo devrait être abandonné, ce qui m'étonne un peu du fait de sa rénovation récente.
Dr Abbas nous emmène dans la zone fermée au public et nous découvrons les immenses troupeaux d'ongulés. Un troupeau de gazelles saoudiennes (Gazella saudiya), espèce considérée comme éteinte dans la nature, plusieurs groupes d'oryx à oreilles frangées (Oryx beisa callotis) et les deux dernières gazelles de Bennett (Gazella bennettii) attirent particulièrement mon attention. Après avoir remercié Dr Abbas, nous allons nous balader dans l'Al Ain Zoo et y prenons notre déjeuner. En milieu d'après-midi, nous tentons de rejoindre le centre-ville pour visiter la fameuse oasis d'Al Ain, mais nous ne trouvons pas son entrée. Etant donné l'heure déjà avancée, nous décidons de rentrer à Dubai.
Voir aussi Rapports hebdomadaires de mon stage 2008/2009 au Sharjah Desert Park